Un de mes côtés s'attache à ton éclat
L'autre s'efface, indifférent à tes pas
Cette union troublée vacille dans le reflet
Comme un miroir fendu où l'ombre se défait
Aucun désir ne brûle pour suivre ton chemin
Ton souffle m'égare, tel un vent sans destin
Mais l'autre te contemple, il te trouve éclatante
Comme une étoile vive dans une nuit tremblante
Comme si tout en toi dansait sous les marées
Comme si l'univers pliait pour t'adorer
Moi, je vois des enfants courir sans horizon
Lui peint leurs jeux d'or comme une douce chanson
Qu'importe au fond ; il cherche dans les cœurs brisés
Des trésors enfouis qu'il rêve de réparer
S'il avait écouté ma sagesse glacée
Il aurait évité ces abîmes tracés
Je suis l'ombre figée sous un ciel sans pardon
Le roc immobile face aux vagues sans nom
Quand lui court aux tempêtes, avide de lumière
Je demeure silence où tout devient poussière
Parfois il murmure que je suis l'adulte en lui
Mais son âme d'enfant s'égare dans l'infini
Nous sommes deux miroirs que rien ne peut unir
Un être clivé que le temps vient désunir
Rien ne m'émeut dans ce monde embrumé
Rien ne m'enflamme sous ce ciel consumé
Pourtant je l'observe avec un sourire voilé
Son innocence fragile me laisse fasciné
Et jamais je ne serai de son univers
Car je suis la nuit où sa lumière se perd.
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