Des femmes,
des sorcières, des fées,
des princesses, des comètes,
des geishas, des lunes,
et des guerrières.

Des femmes,
qui nous enivrent,
qui nous font la fête
et qui disparaissent
comme se retire la mer.

Des femmes,
de celles-ci, de celles là
qui nous ensemencent
pour qu'on enfante des poêmes.
Qui nous accrochent
d'un geste à leur danse
où perdus on se démène
ne sachant trop si l'on se voue
au diable ou à la chance.

Des femmes
qui nous enflamment
d'une seule étincelle
dans leur regard
et dont la légèreté
d'un coup nous rend si lourds.

Des femmes
dont le règne
nous transforment
en rois ou en barbares
avant de faire de nous
des erreurs de parcours,
des reclus en préventive
du rythme binaire
des sentiments qui naissent
trop tôt ou trop tard.

Des femmes,
de celles-ci, de celles-là
qu'on croise
et qui s'arrêtent,
qui nous incendient le coeur,
qui nous montent à la tête
et nous laissent brûlés
dans l'agonie de nos torpeurs.

Des femmes...
Des vénéneuses,
des perverses
dont les langueurs nous atomisent
et dont la caresse nous berce
jusqu'à ce qu'elles
baissent la herse.

Des femmes,
que l'on séduit,
que l'on rejette.
Qu'on arrache à d'autres
et qu'on abandonne
aprés la fête
ou qu'on met en cage,
qu'on range en cachette
et que, déja lassés,
on oubliera un jour.

Des femmes
qui mettent au monde
des êtres.
Des femmes,
notre victoire,
notre défaite,
notre gloire
et notre drame.