Tu piaffes, impatient, les naseaux frémissants
Quand je brosse ton crin et ta robe gris-blanc,
Tu me voles mon temps exigeant amoureux
Et mon souffle se perd sur ton garrot rugueux.

Je te monte à cru, nos corps ne faisant qu'un,
L'envie de liberté nous l'avons en commun,
Resserrant mes jambes je flatte ton poitrail
Nous voilà galopant vers un soleil corail,

Flirtant avec la mer et en gerbes salées
Nous goûtons les embruns de ce matin d'été,
Osmose du plaisir, je sens ton corps musclé
Et nous jouons à deux dans cette chevauchée.

Ta robe en sueur accroche les rayons
D'une lumière d'or venant de l'horizon
Tu allonges le pas, martelant des sabots
Mes mains dans ta crinière éclaboussée par l'eau.

Dans ce galop puissant j'entends battre mon cœur
Il est sable mouvant et plage de bonheur,
Tu es le Camarguais en semi- liberté
Et dans un dernier saut j'épouse ton tracé .