Je chemine en silence,
Tout au hasard des sentes
Perdu dans mon errance
Aux détours de la pente
Je marchais vers la cime
Serré par la froideur
D'un air vif des abîmes
Ceux enfouis de ma peur
Oui je me suis enfui
De la vallée sordide
Le monde est noir de suie
Et l'homme est un grand vide
Je ne veux plus descendre
Pourvu des ailes d'anges
Jaillies d'un feu, de cendres
Je suis phénix et change
Je renais d'un bleu ciel
Mordoré de soleil
La flamme est essentielle
Qui toujours en moi veille
La luisance des astres
Ce bonheur d'un pluvier
M'invitent à mes désastres
L'univers va pleurer
La fée sera sorcière
Quand prendra feu l'automne
De débris de poussières
Oh ! Quand la fureur tonne !
Et si la Terre en meurt
J'irai planer à l'ombre
De ses grandes demeures
Bâties sur des flancs sombres
Montagnes qu'hallucine
Le croissant de la Lune
Sa face clandestine
En surprendrait plus d'une !
Constellations en vogue
Etincelants silices
Désespérance rogue
Cette vie est si lisse !
Aux confins des étoiles
Rumeur des galaxies
Mes ailes sont des voiles
Loin le Soleil occis
Qui m'emportant lointaines
Me font deux fois mourir
Renaître en bords de scènes
Sous les éclats de rires
Je voyage en des rêves
Plus vite que lumière
Atterris sur la grève
D'une planète austère
Là, la légion des dieux
M'entoure et fait mystère
Je vais rester près d'eux
Ardemment solitaire
Je suis oiseau de pluie
Traversant l'univers
Et m'évade aujourd'hui
Vers un monde plus vert
Je suis oiseau des pluies
L'univers m'est ouvert
Douceurs choses enfuies
Les stances des trouvères !
*-*
(Inspiré pour le fond de William Hope Hodgson et de sa "Maison au bord du monde" : précieux rêveur du fantastique anglais, dont le roman commence dans une ancienne demeure voisine de landes, de tourbes et de rivière en Irlande, et finit sur une autre planète peuplée des avatars géants de tous les dieux dans les siècles des siècles : rêves du fantastique ou science-fiction combinant les lieux et les temps ?)
Sans doute aussi, il y a un souvenir du Paradis perdu" de John Milton, poème de l'ange déchu(e) dans l'Enfer, avec ses légions de rebelles renonçants. Un mixage d'inspiration, dans ce cas... Republication.
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Fantastique/Sf
Publié le 31/10/2022
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Merveille ! Donc favori ! et une envie de remercier les sources d'inspirations citées en bas m^me si je pense qu'elles ne représentent qu'une petite partie de l'imagination débordante avec laquelle tu enrichis notre lecture. Bravo et merci Georges pour le rêve de cette maison au bord d'un monde merveilleux où mourir et renaitre semble un passage des plus naturels, des plus libres et des plus plaisants. |
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Yuba |
Un poème très beau, au rythme envoutant, un joli don d'espace aussi personnel qu'infini, une promenade pour le lecteur, riche de visions et de sens | |
Edelphe |