L'amour est mort ce soir dans un feu d'incendie
Murmures somptueux éteignant nos deux souffles
Le chat passant sur nos corps à pattes de moufles
Dispersant les cendres de nos os un samedi

Nous sommes deux astres désormais scintillants
Qu'un plaisir habite d'éternel équipage
Un globe fourmillant des plaines aux alpages
Sont là frères et sœurs pleurant comme riant

Je me rappelle encore un amour vive flamme
Perchant malicieux dans tes beaux yeux d'émeraudes
Mon regard s'enfuyant et qui revient et rôde
Aux ondes des cheveux noyé d'extase en l'âme

Toi poupée d'opéra t'exprimant par ta danse
Tes mots les plus ardents étaient de pieds habiles
Est-il vrai que les sons sont instants délébiles ?
Tes pas cadençaient tes souhaits à l'évidence

Emmêlant ta voix d'or aux doigts agiles d'ange
Tu tressais sur couchant d'ors les plus vives trilles
Qui résonnaient d'accords et rires qu'on habille
Mariant le bon loriot à la belle mésange

Je veux repeindre encor ton visage enflammé
Te dire combien je t'aime et que je t'adore
Te regarder gémir pleurer rire où tu dors
Mourir en petite et tôt te réanimer

ÉPILOGUE

Les deux tourtereaux ont salué Pierrot des Lunes
La Terre aux mille lieues tend des bras si spacieux
Ils laissent la Mort douce endormie dans les cieux
Un chien-loup leur rend vies d'un matin dans les dunes

Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Amour
Publié le 10/10/2021
Ce texte est la propriété de son auteur. Vous n'avez en aucun cas le droit de le reproduire ou de l'utiliser de quelque manière que ce soit sans un accord écrit préalable de son auteur.
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Commentaires
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Posté le 10/10/2021 à 10:08:17
L'épilogue est magnifique, j'ai adoré cette fin
Edelphe
Posté le 10/10/2021 à 12:10:43
Merci Edelphe d'apprécier cet épilogue qui est la partie que je préfère aussi. C'est elle qui m'a demandé le plus de modifications, car c'est elle la plus délicate à ouvrager pour qu'elle atteigne à une juste tonalité, comme je fis avec mes "Nounours en peluches", de la délicatesse et même de la tendresse goûtée comme miel arrondissant les scories du monde, sans toutefois la mignardise par excès de délicatesses où je pourrais atteindre en vantant la somptueuse fragilité de la brindille humaine, roseau pensé pour plier l'univers selon sa volonté par le pouvoir d'un tendre pleur et d'un regard ému qui comprend le monde entier.

Bon dimanche !
jacou
Posté le 10/10/2021 à 16:33:24
Tel le phénix renaissant de ses cendres, cet amour semble mourir dans un somptueux éclat pour renaître ensuite autre, peut-être plus beau encore qu'il n'était auparavant, dans une dimension plus céleste.

L'épilogue vient en véritable point d'orgue, comme un retour à la vie qui ouvre grand ses bras.

Un poème qui m'a emporté le coeur, merci beaucoup à toi, mon cher Georges, pour ce partage éminemment poétique.

Avec toute ma vive amitié pour toi :)
Matriochka
Posté le 10/10/2021 à 17:33:39
Merci à toi chère Matriochka. Cet épilogue tout doux relève les amants endormis dans la petite mort heureuse, et qui se réaniment dans un monde où ils sentent la plénitude qu'ils ont atteinte ensemble d'un accord les liant, et ce monde en épilogue je le sentais comme un royaume poétique printanier de fées magiciennes gracieuses ou de chansons très douces d'exquises voix retentissant sous les ors des cieux.

Avec mon amitié pour toi ma chère Matriochka :)
jacou
Posté le 10/10/2021 à 18:20:19
L'amour est ici portraituré comme le serait un personnage jouant
un rôle sur scène dans un opéra, une pièce, une chorégraphie ...

Et il est vrai que l'apparente illusion des arts du spectacle a
ceci de puissant qu'elle fait plongé dans la vérité des êtres.

L'épilogue m'a fait confusément songer à la louve qui, nourrissant
Remus et Romulus, a permis la fondation de Rome, tant la mort et
la fragilité donnent lieu à la renaissance (à la résurrection ?) sous
votre plume au souffle toujours aussi puissant.
Ombrefeuille
Posté le 10/10/2021 à 20:36:34
Merci beaucoup Ombrefeuille. Ah oui, vous voyez bien la louve de Rome allaitant les deux frères, je n'avais pas pensé à ce loulou là ! Ce mythe fondateur est superbe, nous avons tous besoin d'un animal à nos côtés pour nous rappeler que nous faisons corps avec eux dans la nature.

Les Romains ont eu destins de loups en conquérant le monde qu'ils connaissaient, si le loup aime un territoire de chasse immense. Que deux bébés soient sauvés par une louve pour un tel destin où Abel et Caïn sont également de la partie, ceci fait mon plaisir à lire légendes et mythes de fondations. C'est la comédie humaine, et vous avez raison de voir dans ce texte une inspiration théâtrale quand la scène dessine pour nos yeux la représentation de nos sentiments et de nos gestes, comme un poème est constamment en représentation de nos émotions tamisées par la communication la plus juste et sincère ou courtoise et retenue.

Bonne soirée à vous.
jacou
Posté le 10/10/2021 à 21:58:52
Bonsoir,

Que dire après ces Si beaux Commentaires :

Poème de Miel vêtu .. C'est Magnifique !! Autant pour les Images qi se créent à la Lecture ..

Bravo !

LyS ..
Lys-Clea
Posté le 11/10/2021 à 00:12:23
Toujours aussi percutant de douceur, d'intelligence, de sensibilité, Jacou, je crois que le sens de la vie est d'en percevoir le goût à chaque instant. Que dire de plus! Restons quand même les pieds sur terre. Atteindre l'inaccessible étoile n'est que pour les poètes. Merci
namathhura
Posté le 13/10/2021 à 11:18:11
Absolument magnifique !!!!!
Je pourrais parler de l'épilogue très réussi mais j'ai tellement appprécié tout le poème... Envolée...
Je rejoins Matriochkra dans son commentaire.
Et hop, en favori !
Lucyline
Posté le 13/10/2021 à 17:46:37
Claire, je te remercie pour le miel dont tu dis que le poème se vêt. Je donnerais toujours cher pour atteindre parfois et rarement un instant où l'inspiration conduit vers des mots hasardeux dont la bousculade sur le papier est grâce assemblée. L'épilogue est sur ce patron.

Évoquer l'amour des amants me fait ça, puisque je ne connais finalement rien de plus beau à louer dans notre séjour ici-bas. L'extase des mystiques m'impressionne, mais l'extase amoureuse est plus à ma portée, et, si l'on songe à la statue de Sainte Thérèse (d'Avila) du chevalier du Bernin à Rome, n'est-ce pas un peu la même chose l'extase en religion et en amour, car le corps a une manière unique de s'exprimer dans ce domaine...?
jacou
Posté le 13/10/2021 à 17:56:46
Namathura, merci beaucoup. Oui, parfaitement ! Le sens de la vie, vous le dites, est de goûter ces instants déjà enfuis et que nous retenons un peu : tout est là !

J'expliquais aujourd'hui à des collègues, devant qui je lisais un exposé de ma passion pour la poésie (le sujet étant de parler d'une passion) que j'avais découvert passionnément la poésie à 16 ans, mais qu'à 18 ans et jusqu'à mes 33 ans je repoussais toutes littératures pour ne m'intéresser qu'à la philosophie, à l'histoire et surtout à découvrir la vie vraie en société par le travail. Je voulais absolument garder les pieds sur terre. Ce continent que j'avais délaissé me revint pourtant et s'imposa après 33 ans ("milieu du chemin de la vie" de la Comédie de Dante, "milieu de la vie" du poème de Hölderlin), et m'a permis d'affronter la rue puis une dépression nerveuse. La poésie est pour moi un fortifiant désormais, et l'inaccessible étoile est ma folie douce que j'espère sous contrôle (?) ou non ha ha !
jacou
Posté le 13/10/2021 à 18:08:03
Lucyline, merci profondément , car ce que tu me dis sur l'épilogue, où tu rejoins Matriochka, me touche beaucoup. L'épilogue est arrivé sûrement parce qu'il est des poèmes, lus ou bien écrits, vécus ou ressentis, qu'on ne quitte qu'à regret...

Et merci également pour ton favori, le fait que ce poème aille en tes favoris me fait plaisir car je l'aime où j'ai mis l'un des deux vers personnels qui m'obsèdent depuis 15 ou 20 ans que je les écrivais : l'un parle de "que d'heures heureuses la vie chagrine en toi, etc...", et l'autre est cette phrase de ce poème ici : "mêlant ta voix d'or aux doigts agiles des anges" que j'avais écrite pour une étude sur le recueil "La Vie promise" du poète belge Guy Goffette vers 2005,elle trottait dans ma tête et la voici déposée dans un lieu sûr !
jacou
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19/04 08:58Sarahg
Ok.
19/04 08:56Plume borgne
J'ai pas dit le contraire
19/04 08:52Sarahg
Non, les destins peuvent être merveilleux.
19/04 08:50Plume borgne
Tout se résume au livre ivre d'une vie de givre
19/04 08:00Sarahg
Remarque, un livre où tout est déjà accompli, ce serait pas mal.
19/04 07:45Sarahg
Ce serait un livre douloureux. Un livre a besoin d'une histoire, de vie.
19/04 06:43Plume borgne
Imagine un livre d'une page dont le titre serait livre dans lequel il n'y aurait que le mot livre en préface en histoire et en résumé
17/04 07:42Sarahg
"C'est pas marqué dans les livres que l'plus important à vivre est de vivre au jour le jour, le temps c'est de l'amour..."
17/04 07:25Plume borgne
Les décisions sont un fléaux
17/04 06:51Sarahg
Indécis et ancré à la terre du destin.
17/04 05:00Plume borgne
Essaye d'imaginer quelque chose en étant le plus indécis possible
17/04 02:47Sarahg
Imagine qu'il n'y ait jamais de tristesse indicible
16/04 08:28Plume borgne
Imagine qu'on parvienne à tuer l'ennui
15/04 10:58I-ko
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15/04 05:16Plume borgne
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14/04 04:41Bleuet_pensif
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