Cette nuit café noir,
Coule sur les pavés,
C'est l'hommage du soir
A la chatte crevée.
La longue procession
Avance et se dilate,
Les rats, à l'unisson,
Hurlent « mort à la chatte » !
Les vieux matous sont tristes,
Tigrou, bientôt vingt ans,
Un célèbre flutiste,
Joue un bel air d'antan.
Il aimait la minette,
Comment s'appelait-elle ?
Clémence ou bien Grisette,
Ou peut-être Asäelle..
Les souris satisfaites,
Rôdent près du ruisseau,
Rassurées et replètes,
Avec leurs souriceaux.
Mais Noisette la fille,
De la pauvre Clémence,
Cachée dans la charmille,
Rumine sa vengeance.
Elle aiguise ses griffes,
Pensant aux souriceaux,
La haine l'ébouriffe,
Tapie dans les roseaux.
Elle bondit sur eux,
Saisit les jouvenceaux
Et les trois malheureux
Sont projetés dans l'eau.
Virgile.
Écrit par virgile
On ne peut être poète sans quelque folie. Démocrite.
Catégorie : Triste
Publié le 27/04/2021
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Commentaires
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Posté le 27/04/2021 à 10:47:30
j'adore ! très belles images ; entre tristesse, compassion et humour. Bravo | |
Etienne de Mirage |
Posté le 27/04/2021 à 12:08:34
ON ENTERRE LES CHATS On enterre les chiens on enterre les chats On enterre les chevaux on enterre les hommes On enterre l’espoir on enterre la vie On enterre l’amour – les amours On enterre les amours – l’amour On enterre en silence le silence On enterre en paix – la paix La paix – la paix la plus profonde Sous une couche de petits graviers multicolores De coquilles Saint-Jacques et de fleurs multicolores Il y a une tombe pour tout A condition d’attendre Il fait nuit il fait jour A condition d’attendre La Seine descend vers la mer L’île immobile ne descend pas La Seine remontera vers sa source A condition d’attendre Et l’île naviguera vers le Havre de Grâce A condition d’attendre On enterre les chiens on enterre les chats Deux espèces qui ne s’aiment pas. RAYMOND QUENEAU |
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justine |
Posté le 27/04/2021 à 12:49:26
Quel talent ! Ce mini conte animalier décliné entre humeur et humour est un délice poétique ! Bravo |
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Yuba |
Posté le 27/04/2021 à 13:35:30
Merci Etienne de Mirage. Merci Justine pour le poème de Queneau. Merci Yuba. |
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virgile |
Posté le 28/04/2021 à 14:19:40
Magnifique ! | |
Edelphe |
Posté le 29/04/2021 à 07:21:30
Merci Edelphe. | |
virgile |
Posté le 29/04/2021 à 16:57:02
La rudesse du monde animal, très bien vue ici, nous renvoie à celle, non moins grande, de l'univers des humains. Il plane comme une atmosphère de quartiers glauques, de misère très XIXe siècle, de Cour des Miracles, même. Les chats, ces félins si proches et pourtant insaisissables, nous ramènent à notre part d'irascible, d'entièreté, de "vendetta". Le tout en une écriture tip-top ... au poil en somme ...;) |
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Ombrefeuille |
Posté le 29/04/2021 à 18:53:17
Merci Ombrefeuille. | |
virgile |
Commentaires
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