Là sous le réverbère de la lune informe
Se baladent anonymes les êtres sensibles
Rien ne transparait mieux que la nuit diluvienne
Et mes cheveux collés au front de la fenêtre
Par-delà les murailles incessantes de vivre
Une veuve éplorée dans un château de cartes
Et l'ardoise effacée du labyrinthe d'Oz
Quelques éclairs malins tirés sous le chapeau
Petite libellule insipide et diaphane
Rose est ta peau de femme et arrivent les loups
Un long sabre mordu et son galbe de fer
Des évasions secrètes sous des arceaux sombres
Le cœur dans la corbeille qui baye et se terre
Se rappelle un à un les derniers joncs d'automne
Le crime du pendu sous les gargouilles humides
Au peuple des grillons offre un dernier soupir
Un trésor dystopique aux confins marginaux
Une vanité belle à devenir aveugle
Là sous le réverbère de la nuit qui gueule
Et s'ourdit de passion le corps inoculé
Le regard injecté d'une folie sorcière
Se ressource mon âme au ruisseau de sa lave
Des fées reconductrices au démons ancestraux
La tête dévissée sur son pic de douleurs
Transformera la bête à minuit en étoile
Déjà sonnent les cloches de la cathédrale
Aux hurlements des loups se mêlent mes pliures
Des râles abominables de jouissance sale
Les griffes de la nuit ont pris mes chairs immenses
Et lacéré ma peau et couvert de rougeurs
Ténèbres anxieuses sur les monts rêveurs
Grouillent des elfes fourbes et font battre un retour
Les veines écartelées sous le ciel maléfique
A gorge déployée son urine scintille
Qui coule des nuages et bénissent ma peur
Au diable les lubies de ces gorges profondes
Là sous le réverbère est ma photosynthèse
Femme tronc d'une sève incandescente et libre
D'impressionnistes vers en illuminations
Eblouissants quantiques et résurrections
Le poult devenu moite et la vie s'accélère
Défaille, s'évanouit, se réveille et s'emmarge
Extravagance impie des territoires impurs
Où je foule du doigt ce que la nuit recueille
En son sein de déesse éminemment artiste
Et pendues les pendules à la nef du plaisir
Il arrive mon Dieu, son imposante fougue
Sa fourche satanique et sa queue de serpent
Je redeviens l'enfant sous sa coupe éternelle
Adule et magnifie la statue qui s'avive
A travers son regard de père impénétrable
Des ombres chimériques mais puissantes limbes
Le baptême affectueux de ses eaux irascibles
Je suis la selkie douce entre ses mains de pierre.
Écrit par Edelphe
Le monde extérieur est vaste, terrifiant, lunaire, impropre et merveilleux, violent et plein d'amour.
Le monde intérieur est bien plus encore... Catégorie : Divers
Publié le 07/04/2021
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grandiose | |
justine |
Merci Justine ! | |
Edelphe |
des mots fascinants et sculptés à l'aube des ténèbres fantasmagoriques un monde de noirceur et une peur diaphane! un contexte macabre avec des élans de luxure disseminés! c'est un univers haletant! j'ai été entrainé dans cette danse sublime! en favori! et félicitations pour l'écriture! j'ai apprécié !bonne soirée ! prends soin de toi ! au plaisir de te lire! amitiés chaleureuses :) |
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romantique |
Bonsoir, Sous Palette d'un Artiste, quelle Toile Fantasque cela devrait donner .. :) Bravo ! LyS .. |
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Lys-Clea |
Merci Romantique pour votre danse lectrice et merci pour vos félicitations, cela m'encourage beaucoup Merci encore Justine pour votre lecture, votre voix et vos intonations portent le poème avec beaucoup de profondeur Merci Lys, je vous rejoins, j'ai pensé aussi en l'écrivant au tableau qu'il dessinait.. Bonne journée à tous, poètes qui me réjouissez chaque jour |
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Edelphe |
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