La mer est de nouveau obscure.
Tu comprends,
c'est la dernière nuit.
Mais qui vais-je appelant?
Hors l'écho, je ne parle à personne, à personne.
Où s'écroulent les rocs, la mer est noire, et tonne
dans sa cloche de pluie.
Une chauve-souris
cogne aux barreaux de l'air d'un vol comme surpris,
tous ces jours sont perdus, déchirés par ses ailes
noires, la majesté de ces eaux trop fidèles
me laisse froid, puisque je ne parle toujours
ni à toi, ni à rien.
Qu'ils sombrent, ces « beaux jours »!
Je pars, je continue à vieillir, peu m'importe,
sur qui s'en va la mer saura claquer la porte.
Philippe Jaccottet
Hommage à ce grand poète qui est parti sur la pointe des pieds avec cette discrétion, cette fragilité, cette délicatesse qui faisait la force singulière de sa poésie.
J'ai choisi celui-ci parmi des centaines, tout simplement parce que j'ai visité l'endroit et son évocation poétique est des plus émouvante.
Écrit par Banniange
Il faut habiter le monde comme un poète
Catégorie : Citation
Publié le 04/04/2021
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Superbe poème de ce poète disparu il y a peu. Il m'a donné des frissons, c'est le genre de poème où l'on ressent le rythme cardiaque, une pulsation de vie et de mort à travers. Merci Banniange, bonnes fêtes de Pâques | |
Asté |
Contemplation unique. | |
Weedja |
Bonsoir, Merci de ce Partage et de " Connaître par ces Mots " ce Poète .. Comme quoi, flâner sur des Forum et l'on découvre, et l'on partage ! Merci ! LyS .. |
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Lys-Clea |