(Dédié à mon ami Eco-Blanchiment comme promis !)

J'aurais bien voulu ouvrir mon malheureux cœur
A celle qui m'aime pour son plus grand malheur,
Une jolie fée qui, blessée par un autre homme,
Rêve et à travers moi voit la magique gomme,
Anesthésiante gomme effaçant les douleurs,
Intenses douleurs que nul ne peut endurer
Sans haïr de la vie la perfide durée !

Vains hélas mes efforts, vains aussi tes espoirs,
O femme digne d'amour, dont le beau cœur noir
Unit de Beauté et de Vertu les pouvoirs ;
Langoureuse femme adorant sans nul mensonge
Un homme éternellement perdu dans ses songes !

Ton amour est une chance offerte à mon cœur,
Accueillie pourtant par lui sans nulle ferveur,
Indécis cœur dont la froideur te met en pleurs !
Mon amie, chère Annette, cesse donc tes larmes,
Et goûte plutôt de notre amitié les charmes ;
Réjouis-toi d'être épargnée d'Amour les vacarmes !

Ma tendre amie, oublie ; oublie mon lâche cœur
A qui tu tiens et qui t'inspire bien des pleurs,
Insupportables pleurs qui jettent un triste voile
Sur tes yeux dont l'éclat surpasse les étoiles !

Ce cœur que tu convoites a bu la douleur
Aux lèvres d'une femme qu'il aime avec ardeur,
Répréhensible amour que moi-même je hais ;
Inguérissable amour qui nous hante à jamais,
Noyant sans cesse à nos yeux ce qui n'est pas elle,
Et nous empêchant d'aimer autre demoiselle !

Puisque nos cœurs ne peuvent s'unir tels nos corps,
Oublions une liaison qui nous égale aux porcs,
Suivons belle Amitié qui jamais ne s'effondre,
Sans jamais permettre à nos corps de se confondre,
Et, marchant main dans la main, comme frère et sœur,
Dépassons les souffrances faites à nos cœurs,
En priant le Ciel pour des lendemains meilleurs !

Écoute, chère amie, les voix de la raison !
Ne sois pas charmée par celles de la passion,
Crois-moi, beauté, tôt ou tard il viendra un jour
Où tu goûteras de nouveau le grand Amour !
Réjouis-toi d'avoir guéri de ton ex bourreau,
Et ne sois pas pressée d'en trouver un nouveau !

Mon cœur est beaucoup plus à plaindre que le tien ;
Où qu'on soit, le nom que je hais est son refrain,
Nom qui pourtant bruit doucement à mon oreille,

Comme une chansonnette à nulle autre pareille !
O Annette, je ne vais point dire ce nom,
Et si tu veux de ces vers saisir tout le fond :
(Une phrase que j'ai écrite et qui m'importe),
Regarde et tu trouveras les clés sur les portes !