On ne voit plus les fleurs des belles campanules.
Sur le sol, leurs feuilles, que le fort vent bouscule,
Tournoient sous les arbres, figés par la fureur
Du ciel où l'on entend de terribles clameurs.
Oui, l'automne revêt ses habits de tristesse.
Les roses, sans parfum, sombrent dans la paresse.
Dans les puits, les crapauds sont devenus muets
Et tous les mots d'amour paraissent désuets.
L'ocre, le roux, le gris repeignent la nature
Et les chants des oiseaux ne sont plus que murmures.
L'été est dans mes mains quand je touche tes cuisses,
Mais tu me dis « tu sais, il faut bien que tu puisses,
De moi te détacher. Tu n'es plus qu'un hiver » !
Tes mots sont des balles fusant d'un révolver.
Sous ton talon, coincé, je suis une limace.
Ecrasé, je deviens une gluante trace.
Je suis une vieille photographie jaunie,
Collée dans un album aux coins tout racornis.
Mon amour transformé en un ancien cliché,
Se meurt dans un tiroir comme une fleur séchée.
Virgile.
Écrit par virgile
On ne peut être poète sans quelque folie. Démocrite.
Catégorie : Triste
Publié le 10/11/2022
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Un parallèle des plus justes, entre l'automne (du moins ce qu'il évoque généralement) et cet amour d'antan, remisé au tiroir des souvenirs fanés. On passe des allégories empruntées à la nature au triste constat de ce qui fut et n'est plus, via un détour saisissant par le registre de l'"amour vache", voire de l'"amour trash", que vous savez manier avec toute l'acuité et tout le tact nécessaires. |
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Ombrefeuille |
Cette fleur séchée à encore en elle toute l'humidité de l'encre... | |
Edelphe |
Bonsoir, Les Sentiments amoureux sont semblables à nos Quatre Saisons .. Poème joliment dit .. Lecture touchante ! :) LyS .. |
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Lys-Clea |