Le jazz vagabondait sous les rayons de lune,
Sur les toits enfumés des maisons rabougries,
Sur tous les malheureux dépourvus de fortune,
Sur les chats amaigris qui rêvaient de souris.
Sur la peau des filles, la musique oscillait,
Elle s'insinuait dans leurs endroits secrets,
Dans les toilettes où elles se maquillaient,
Attirant les regards des garçons indiscrets.
Le saxo cabossé dégainait ses complaintes,
Des grognements grincheux rouillés comme des clous,
La trompette sifflait en pastichant la quinte,
Des gosiers assoiffés, étouffés par la toux.
Jalouse, on entendait vibrer la batterie,
Le piano à l'écart boudait dans la fumée,
En essayant en vain d'imiter Count Basie,
Sous le regard vaseux des pochards enivrés.
Une femme chantait près d'un micro muet,
Debout, elle frappait ses talons sur le sol,
Perdue dans le brouillard de ce lieu désuet,
Elle exprimait son spleen en cuvant son alcool.
Virgile.
Écrit par virgile
On ne peut être poète sans quelque folie. Démocrite.
Catégorie : Social
Publié le 17/11/2022
|
Poème Précédent | Poème Suivant |
Social à découvrir... | Poèmes de virgile au hasard |
Annonces Google |
Bonsoir, Je le lis plus comme un Spleen Jazzy .. :) LyS .. |
|
Lys-Clea |
Un jazz à l'imagerie dense, presque la de scription d'un tableau de maître Bravo |
|
Edelphe |
Waox !!! Une ambiance saisie dans sa crudité, dans son épaisseur, en images et vers forts et fouillés tels que : "Le saxo cabossé dégainait ses complaintes" "Le piano à l'écart boudait dans la fumée" "... le regard vaseux ..." "...un micro muet ..." ... entre autres, mais il faudrait tout citer pour être juste. Et zou ! En favori illico ! |
|
Ombrefeuille |