Là-bas tu étouffais tous les bruits de crécelle,
Quand tu venais vers nous en silence et cruelle,
Tu bâillonnais le bec de nos joyeux pinçons
Et tu rendais muets les ennuyeux grillons.
Tu asséchais la brume au-dessus des jardins,
Tu remplissais de boue tous nos profonds bassins,
Tu traquais les serpents, les rats, les hirondelles,
Tu tuais les filles que tu trouvais trop belles.
Les hommes valeureux attendaient tous leur tour,
Pour obtenir de toi comme un soupçon d'amour,
Un regard, un sourire, une tendre caresse
Et qui soulageraient leur funeste détresse.
On marchait dans les trous côtoyant la vermine
Et les plus malchanceux trébuchaient sur les mines.
Tu étais le flambeau que l'on voyait au loin,
L'espoir irrépressible et notre seul besoin.
Tu semais des pierres sur nos si beaux chemins
Et aux bagnards fuyants tu leur tendais ta main.
Tu surchargeais notre air de tes fragrances chaudes,
Comme les parfums lourds des vilaines ribaudes.
Tu étais notre espoir, notre vie, notre rêve,
Tu étais notre sang comme la chaude sève,
Pour les arbres géants de ce monde perdu.
Nos yeux étaient remplis de larmes retenues
Et notre cœur battait pareil au vieux tambour,
Qui annonçait la peste et la mort de l'amour.
Mais enfin tu daignas caresser notre joue,
Tu nous aidas aussi à nous mettre debout.
Avec un sourire tel celui d‘une idole,
Tu apaisas nos peurs par tes douces paroles.
Tu coiffas nos cheveux, tu baisas nos paupières,
Tu devins notre dieu, oh terrible guerrière !
Virgile.
Écrit par virgile
On ne peut être poète sans quelque folie. Démocrite.
Catégorie : Fantastique/Sf
Publié le 16/10/2022
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