Le sommeil m'a vaincu, et dans la nuit naissante,
Le secret de mes rêves est enclos à jamais.
Nul ne peut s'arroger le monde où désormais,
Me plonge le miroir inversé qui m'enchante.
Le parfum de mes rêves est enclos à jamais :
C'est alors le début d'une toute autre histoire,
A l'encontre du jour où il n'est pas de gloire,
La nuit peut nous combler de stupéfiants bienfaits.
C'est alors le début d'une toute autre histoire ;
Les cartes distribuées annoncent un autre jeu.
Et l'envers du décor offre un nouvel enjeu
A la monotonie de nos tristes déboires.
Les cartes annoncées annoncent un autre jeu :
Hier, un sort banal semblait être de mise,
Mais Morphée, s'il le veut, peut changer à sa guise
Un destin de routine en parcours radieux.
Hier, un sort banal semblait être de mise,
Voilà surgi soudain un monde singulier ;
Rien ne ressemble alors aux routines passées
Grâce aux rêves insensés dont enfin je me grise.
Voilà surgi soudain un monde singulier :
Un tout autre décor s'offre sans préambule ;
Des visages nouveaux m'apparaissent et bousculent
Les schémas habituels où régnait ma pensée.
Un tout autre décor s'offre sans préambule,
Je visite des lieux qui m'étaient inconnus,
Parcourant des pays qu'on croyait disparus
Où je découvre alors des grâces majuscules.
Je visite des lieux qui m'étaient inconnus :
Des langues étrangères me semblent familières.
Rien ne m'intrigue au vu de cette singulière
Existence nouvelle où me voilà rendu.
Des langues étrangères me semblent familières ;
J'évolue sans efforts sous des cieux plus cléments
En côtoyant, parfois, Reines, Rois et Sultans
Qui m'accueillent auprès d'eux sans la moindre manière.
J'évolue sans efforts sous des cieux plus cléments,
Goûtant, de ci de là, à d'autres nourritures,
M'offrant, sans coup férir, de folles aventures,
Aux bras de dulcinées qui succombent souvent…
Goûtant, de ci de là, à d'autres nourritures,
Savourant le bonheur d'un destin singulier,
Il n'est rien d'impossible à vouloir espérer
Vivre des jours heureux sous cette autre figure.
Savourant le bonheur d'un destin singulier,
Je voudrai perpétuer ces instants d'allégresse
Et baigner dans les flots de ces eaux qui me laissent
Entrevoir l'avenir sous des cieux magnifiés.
Je voudrai perpétuer ces instants d'allégresse :
Hélas, je dois souvent, au gré de songes affreux
Qui me font retomber en un monde odieux,
Subir quelques tourments n'engendrant que tristesse...
Hélas, je dois souvent, au gré de songes affreux,
Quand Morphée, courroucé, nous voue aux gémonies,
Connaître des moments ou sévit l'infamie,
Lorsque les cauchemars s'imposent à mes yeux.
Quand Morphée, courroucé, nous voue aux gémonies,
Adieu félicités, le bonheur disparaît ;
Il nous faut endurer, devenu porte-faix,
Le fardeau des angoisses et le flot d'avanies.
Adieu félicités, le bonheur disparaît ;
Il est bien loin le temps de la béatitude
Où nos rêves insensés prenaient des habitudes,
Et nos émois d'hier sont enfuis désormais.
Il est bien loin le temps de la béatitude ;
On espère pourtant qu'il revienne bientôt
Et qu'un songe meilleur, éloignant nos sanglots
S'affiche sans tarder en un doux interlude.
On espère pourtant qu'il revienne bientôt
Le rêve ou notre vie révélait tant de charmes
Et dissipait l'ennui des funestes alarmes
Ou nous étions contraints de faire le gros dos.
Le rêve où notre vie révélait tant de charmes,
Je l'implore en priant chaque soir au coucher.
Il s'invite parfois sans se faire prier,
Mais s'il tarde à venir, n'en faisons pas un drame.
Je l'implore en priant chaque soir au coucher :
L'ais-je bien mérité, me fera-t-il la grâce
D'embellir à nouveau une nuit qui remplace
Un jour désespérant dans sa banalité ?
L'ais-je bien mérité, me fera-t-il la grâce
En ces nuits d'insomnie dont je souffre souvent,
De calmer les tourments où me plongent les ans
En un songe divin qui bientôt les remplace ?
En ces nuits d'insomnie dont je souffre souvent,
Je suis tenté, à l'heure où le sommeil recule,
De forcer mon esprit quelque peu incrédule
En un rêve forgé par mon seul inconscient.
Je suis tenté, à l'heure où le sommeil recule,
D'imaginer, au lieu des soucis d'aujourd'hui,
Un univers meilleur où il serait permis
De redonner la vie aux désirs qui me brûlent.
Et, lorsque la clarté remplaçant la pénombre,
On tente d'évoquer ce qui hantait nos nuits,
Il est bien malaisé de faire un juste tri
Entre songe éveillé et les rêves ou l'on sombre.
Aussi, quand entrouverts, nos yeux doivent faire face,
A la réalité du monde où nous vivons,
On peut se consoler d'en subir les affronts
En espérant ce soir qu'un autre rêve fasse
Oublier nos chagrins et calmer nos angoisses.
Poème Précédent | Poème Suivant |
Divers à découvrir... | Poèmes de sllyboulo au hasard |
Annonces Google |
Je suis ravi d'être le premier à saluer ce poème dont le fond et la forme me charment. Beau travail ! :-) J'apprécie notamment la reprise, façon pantoum, du second vers de chaque strophe à l'initiale de la suivante. |
|
Mokolo |
Voici donc un texte "spécial insomniaque" j'ai mis 3 h à le lire ! Mais je l'ai lu ! (humour bien sûr !) franchement je l'ai lu d'un trait tant je suis subjuguée par la fluidité et la consistance des phrases, et le fond bien sûr qui dégage tout de même de la tristesse, félicitations ! | |
maline |
Fastidieux à la lecture j'espère rédempteur à l'écriture, on en sort épuisé peut-être un peu plus riche je ne saurais le dire, faut-il autant de mots pour exprimer les rêves et les réalités ? mais bon chaque fois qu'un poète réalise ce que je suis incapable de faire, j'applaudis ! | |
amnous |
Compte tenu que nous passons, grosso modo, un tiers de notre existence au lit, j'opine à penser qu'il n'est pas vain d'en interpréter ce que les rêves nous apportent, en regard de ce que la "vie éveillée" nous offre. Merci pour vos commentaires ! |
|
sllyboulo |
Que de nuits blanches tourmentées. | |
eric |
Annonces Google |