L'aube étale alors son voile de brume laiteuse
mes yeux sont grands ouverts, mais mon coeur encore
surnage aux lacs éphémères, aux couleurs vaporeuses
des sombres rêves venus tourmenter mon âme et mon corps
un souffle chaud et contradictoire lentement se vaporise
court et hésitant, autour de mon visage, comme une aura il fume
les poings serrés sur les draps, la peur à son emprise
matérielle face aux terreurs abjectes et nocturnes
ce mal sournois me surprend à la faiblesse du repos
lorsque l'écho de ma vie insidieusement prend son envol
laissant sans pitié mon esprit se prendre aux crocs
des hordes sauvages d'un cauchemar, le pire des viols
un viol de l'esprit du dormeur, brisant mon libre arbitre
la seule humanité qu'il me reste, m'empêchant de sombrer
dans les gouffres insondables d'un écrit sans chapitres
une nuit sans fin à laquelle mon âme doit se marier
mon corps fatigué fait confiance au silence de la nuit
pour réparer les douleurs diurnes et mes larmes de vie
mais sur les ailes sombres de la noirceur putride d'un puits
s'élève déjà la promesse de tourments à mon corps qui gît
pas d'échapatoire, pas de retraite et pas d'espoir
avant d'avoir enfin peur de la peur elle même
la bête s'avance, inexorablement, essence de cauchemar
sûre de se nourrir, encore et encore, de ce que je chéris et que j'aime.......