Face à la noirceur du tableau
Je fais sans blanc
J'efface les mots qui ne rentrent pas
Dans les rangs

Je déclame ce qu'attend le public
Et j'attends, menotté
Que la voix qui me donne la réplique
Finisse par me noter

Personne ne le dit mais chacun le sait au fond
On est tous des éponges
Sans exception
Imbibées des mêmes mensonges

Enfermés entre ces murs
Où l'intelligence se mesure
Par la capacité à stocker
Ingurgiter, recracher, oublier

Tout ça je le déteste
Impuissance, détresse, colère
Assimilés à des tests
Enfer scolaire

Je traverse les jours mâchoires serrées
Incarcéré dans une routine
Stérile comme une terre désertique
Dont ceux qui questionnent les fondements
Sont traités comme des hérétiques

Sortis de la chaîne de production
On récite tous les mêmes leçons
Ça suscite quelques questions
Qu'on a appris à ne pas poser
Peut-être qu'un jour une bonne secousse
Ressuscitera les opinions

Les mêmes jours se succèdent et je m'aigris
Je ne compte plus les tours de cadran
Dans ces bâtiments froids et gris
Je m'habitue à faire sans blanc

Quand j'apprends mes leçons
Je voudrais être consentant
Mais peu ici le sont
Là-dessus, je crois qu'on s'entend

Élèves mais pas élevés
Plutôt soumis et formatés
Par les non-dits sous les cahiers

Obéir et se prosterner
Face aux lois de la hiérarchie
Suivre les ordres sans insister
Opiner car « c'est ainsi »

Se sculpter le masque adéquat
Pour réussir ses premiers pas
Vers la place qui nous attend
Elle aller s'assoir sagement

Briller des monts vertigineux
De l'érudition superflue
Manipuler des mots creux
Pour discourir sans contenu

Ici l'enfance et ses trésors
S'enterrent sous la discipline
J'ai voulu contempler leur mort
Sans taire mon spleen

Sous les théorèmes d'imposture
J'ai aperçu se profilant
Un futur bien trop obscur
Pour faire sans blanc

Écrit le 25 décembre 2018, http://www.poesiedesrues.com/ecrits-collateraux/sans-blanc

Écrit par poesiedesrues
Tâche toujours de voir plus loin
Toute âme, à sa manière, est belle
Et l'artiste n'est qu'un humain
Qui a levé les yeux au ciel
Catégorie : Social
Publié le 10/03/2019
Ce texte est la propriété de son auteur. Vous n'avez en aucun cas le droit de le reproduire ou de l'utiliser de quelque manière que ce soit sans un accord écrit préalable de son auteur.
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Commentaires
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Posté le 10/03/2019 à 11:14:34
Nous sommes aliénés dès le jeune âge, farcis comme des oies de connaissances inutiles, tandis qu'on nous refuse les actes efficaces, par exemple, l'apprentissage pour savoir travailler de ses mains : ça se résume par la promotion de certaines filières crues prestigieuses, au lieu de former des apprentis. Résultat : beaucoup de chômage.
Les mots enrichissent notre vision du monde et donnent accès à bien des domaines d'activités, favorisent la vie en société, personnellement je pense qu'ils ne sont pas superflus, mais il faut les utiliser avec discernement, aussi bien en poésie qu'ailleurs.
J'aime votre révolte contre ! Merci, c'est salubre ! Vous ne vous en laissez pas compter et avez beaucoup de personnalité. La poésie y gagne, vigoureuse !
jacou
Posté le 10/03/2019 à 11:23:21
L'apprentissage rodé ,n'est pas nécessairement celui dont on a besoin dans la vie. il faudrait aussi apprendre à penser par soi-même, à aimer. à essayer de comprendre ce qui nous échappe
fee-de-ble
Posté le 10/03/2019 à 11:36:16
Qui peut savoir ce dont il ou elle a besoin dans l'éventail des possibilités ? Plus on a d'accès à toutes formations possibles, mieux c'est et l'on peut faire des choix en expérience et en conscience.
Le processus consistant à apprendre l'amour, l'amitié, c'est le programme de toute la vie, c'est le meilleur apprentissage.
jacou
Posté le 10/03/2019 à 20:44:55
Merci à vous deux pour ces réponses qui mériteraient plus qu'une place dans la section des commentaires ! Je les ai relues plusieurs fois et j'en suis très honorée ! Elles sont des exemples à garder précieusement pour qui veut garder fois en l'avenir des humains.
poesiedesrues
Posté le 10/03/2019 à 20:47:45
Merci à vous pour votre poésie : elle entraîne du débat, et c'est une très bonne chose sur un forum.
jacou
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19/04 08:58Sarahg
Ok.
19/04 08:56Plume borgne
J'ai pas dit le contraire
19/04 08:52Sarahg
Non, les destins peuvent être merveilleux.
19/04 08:50Plume borgne
Tout se résume au livre ivre d'une vie de givre
19/04 08:00Sarahg
Remarque, un livre où tout est déjà accompli, ce serait pas mal.
19/04 07:45Sarahg
Ce serait un livre douloureux. Un livre a besoin d'une histoire, de vie.
19/04 06:43Plume borgne
Imagine un livre d'une page dont le titre serait livre dans lequel il n'y aurait que le mot livre en préface en histoire et en résumé
17/04 07:42Sarahg
"C'est pas marqué dans les livres que l'plus important à vivre est de vivre au jour le jour, le temps c'est de l'amour..."
17/04 07:25Plume borgne
Les décisions sont un fléaux
17/04 06:51Sarahg
Indécis et ancré à la terre du destin.
17/04 05:00Plume borgne
Essaye d'imaginer quelque chose en étant le plus indécis possible
17/04 02:47Sarahg
Imagine qu'il n'y ait jamais de tristesse indicible
16/04 08:28Plume borgne
Imagine qu'on parvienne à tuer l'ennui
15/04 10:58I-ko
imagine qu'il n'y a rien à tuer ou à mourir
15/04 05:16Plume borgne
Pourquoi ne pas imaginer l'imagination ?
14/04 04:41Bleuet_pensif
Si seulement cette imagination était réelle...
14/04 04:31I-ko
imagine tous les gens vivre leur vie en paix
12/04 07:39Ocelia
Imagine les gens vivant pour maintenant, imagine si le paradis était un mensonge. Lennon
11/04 04:10Sarahg
À méditer pour vous en ce jeudi.
11/04 04:09Sarahg
"La folie est un don de Dieu". Jim Fergus

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