Afrique

Toi qui coule dans mes veines
je ne peux t'oublier
Par delà les dunes où je me sentais reine
je ne peux t'oublier

De ton soleil je me suis chauffée
Dans ta mer, je m'y suis baignée
De ton accueil, tu es formidable
De ta chaleur, chaque jour considérable

tu m'as connue, petite, un jour j'y retournerai
Revoir ses ruelles, ses étales, ses souvenirs du passé
où j'ai grandi dans la joie et les rires
mais où j'ai connu aussi le pire...

Tu es gravée dans mon corps,
je ne me sens pas Française à part entière
Près de toi, souvent je m'endors
On me dit d'une autre planète et j'en suis fière

Je n'ai rien oublié, tout est dans ma tête
Les couleurs, les senteurs, les amulettes, l'art, les fêtes
Je t'ai quittée, obligée par la guerre
malgré, de part les uns, les autres, toutes les prières

Retour en France, pourtant terre natale
mal accueillit, jugée, rejetée comme des étrangers
par jalousie, incompréhension, ce fut fatale
pour l'enfant innocent que j'étais

Me sentais mal, venant de nulle part
rêvais chaque nuit nouveau départ
Africaine à peau blanche j'étais
et déjà, le refus de la Différence excellait...

Peuple d'immigrés je peux te comprendre
d'être ni d'ici, ni d'ailleurs

Hommage à ma terre d'adoption, pour un temps : l'Afrique