Le ciel aujourd'hui a acquiescé
détourné son regard soufflé sur l'ennui
ils sont là assis sur du béton armé
armés de sourires combattants de la vie
pupilles et iris se livrant mille histoires
celles d'ailleurs de racines et d'espoir
divagation de l'âme
depuis les vagues du couchant
jusqu'à la poussière des terrains vagues
fertile terreau pour leurs jardins suspendus
tressés de rêves et de causes perdues
amis de longue date depuis quelques heures
ils content le temps sans régler leurs comptes
simplement contents sans gêne ni honte
à parler le monde à braver la peur
Le premier siffle le second fume
l'un de la plaine l'autre des dunes
caressant dans l'intime l'imminent dessein
d'un autre d'un différent d'un meilleur lendemain
tandis qu'au-delà des volutes vagabondes
chante l'humeur rude d'une rumeur qui gronde
ils s'y voient s'y inventent bien sûr s'y désirent
trinquant à la bonne fortune de ce vent
qui par-delà les remparts des atermoiements
sème les graines de possibles avenirs
ainsi se déploient sur du béton armé
une armée de frénétiques réminiscences
retrouvant soudain à gorges déployées
l'utopie épurée des années d'insouciance
Ils ne sont plus deux mais bien davantage
gardiens de souvenirs, mémoires de révoltes
à sentir dans l'air bouillant poindre l'orage
à exiger dès à présent le grain de la récolte
ils ne parlent plus mais désormais fulminent
la sagesse des années n'exclut pas la colère
le poison de la haine coulant dans chaque artère
quand on est de ceux que le bon roi élimine
et puis c'est l'amertume qui reflue et se répand
occise par les dragons d'un petit chef commandant
ils sont là indignés sur du béton armé
armés de poudre mais de poudre aux yeux
jetée inlassablement sur de vieux pavés
belle plage minée de bien trop d'enjeux
De nouveau deux courbés sous le vent
camarades d'un jour au jeu des grands bilans
le siffleur offre au fumeur une once de silence
signant la fin de leur dominicale errance
simplement assis sur du béton armé
armés de soupirs écumant l'amer
de l'humilité profonde des âmes sincères
ils se quittent d'un signe sans même se retourner.
Écrit par paterrenas
Chaque instant est un miracle.
Catégorie : Amitié
Publié le 28/08/2010
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C'est le tableau d'une jeunesse désoeuvrée qui se retrouve aux mêmes moments aux mêmes endroits. A une autre échelle n'a-t-on pas été comme elle en attendant de tomber dans le piège d'une gentille fille . En tout cas ton écrit décrit bien la situation d'une certaine jeunesse. | |
TANGO |
Un très beau poème. Encore une fois, je reste d'accord avec mon Cher Tango. Vraiment, ton poème ma séduit. ( Je me permets de le mettre en favoris). Amitiés. D. |
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Divinity |
Wao. Surtout la deuxième strophe. Lâchez un peu plus les chiens et on touche le plafond | |
Rochefort |