Plus du tout chrysalide, à peine papillon
Je joue avec les fleurs, m'amuse avec les joncs 
Je vole à contre vent et prends de l'altitude,
De nature, je prélude.

Je papillonne, j'ai l'odeur de tous les sous-bois
Des bleuets des prairies, à la fraise des bois
Des mûres, des airelles, et des saules-pleureurs,
Des parfums en couleur.

Je ne suis tout au plus qu'un insecte de Dieu
Je suis né sous la terre et m'envole vers les cieux
Je dessine dans les airs des ébauches d'arabesques
Toutes autant pittoresques.

Quand souffle le zéphyr, le sirocco, le foehn,
Il me vient des envies de rompre mon hymen
Et me plaît de sentir leur souffle sur mes voiles
Pour atteindre les étoiles.

Vers le soir, je me pose au milieu d'un bocage
Et m'endors bienheureux au creux d'un doux feuillage
Alors je rêve aux fleurs que je verrai demain
Au senteur de jasmin.

Gardez ces gouttes d'eau au creux de votre main
Je viendrai m'abreuver ou y prendre un bain
Ensuite, à Dieu ne plaise, me noyer dans vos yeux.
Me colorer en bleu .

Sur mes ailes chamarrées, soufflez moi vos baisers
Je n'ai que peu le temps, quelques jours d'un été
où les rayons solaire viendront les affaiblir
Et m'aider à mourir .

Pas un geste, ni sursaut ni aucune frayeur
Votre peau est de miel comme le suc des fleurs
Laisser moi virevolter autour de votre bouche
Pour y faire ma couche.

Chantez mes demoiselles sous vos belles ombrelles,
Quelque histoire d'amour ou quelque ritournelle
Mais suivez le conseil conté dans la chanson,
La chasse aux papillons.