L'autre jour que j'étais accoudé au balcon
La tête dans les nuages les yeux vers l'horizon
J'observais la nature encore argentée
De l'aube recouverte de perles de rosée,
Je vis paraître au loin une étrange vision
Un éblouissement de Sirius ou d'Orion.
Une étoile filante traçait à toute allure
Vers d'autres univers, d'autres contrées obscures :
Que dormir est pénible à qui entre en vieillesse
Mais je bénis le ciel d'une telle faiblesse,
Si les journées s'allongent, les nuits se rétrécissent.
Alors on prend le temps d'étudier les solstices;
La vieillesse surgit on ne sait trop comment
On quitte le début pour le commencement.
Il voltige ce matin ces odeurs qui embaument,
Elles descendent des collines, rasent les toits de chaume
Caressent les genets et les coquelicots
Et terminent leur course aux naseaux des chevaux.
Puis, se lève légère cette petite brise
Qui vient s'unir aux sons du clocher de l'église.
Ou, tout autour,, après les longues veillées
Le village se couche et s'endort à ses pieds.
Est-ce cet aquilon qui glace mon visage
Ou la froideur de mort qui gravit les étages.
Ma tête s'alourdit, mes épaules se courbent
Mon corps plonge lentement dans la fange, la tourbe :
Je m'envole parfois par-delà les étoiles
Où le corps est à nu où l'âme se dévoile.
Non, laissez-moi tranquille, je suis mal ici-bas
Je veux savoir pourquoi je ne me connais pas
Laissez-moi m'envoler car j'ai besoin d'espace
Aidez-moi seulement à lever ma carcasse
Le temps est sans pitié c'est un anthropophage
J'ai dix ans, j'ai mil ans, je n'ai plus vraiment d'âge.
Je suis vieux aujourd'hui, mon avenir s'épuise
C'est dans mes souvenirs que maintenant je puise !
Je voudrais, ce peut-il revenir en arrière,
Retrouver mon grand-père et ma douce grand-mère
Je voudrais, s'il vous plaît, faîtes-moi ce plaisir
Retrouver mon enfance, avant que de grandir.
Ecouter les histoires de fées, de loup-garou
Les douces nuits d'été le menton aux genoux.
Mais l'enfance est cruelle, l'enfance est morbide,
C'est un conte de fée, une histoire perfide.
Je me dis que mon âme est un trop lourd fardeau,
Aurai-je au moins l'esprit si je n'ai pas le dos !
Dois-je l'abandonner pour un pareil voyage,
Dois-je donc faire un choix à mettre à mon bagage ?
Prier est ce qui reste aux âmes en perdition
Pour espérer du ciel un brin d'expiation.
Oh, comme on est petit quand on est à genoux,
Dieu peut du bout des doigts nous caresser la joue.
Je sillonnais les mers sur un grand bateau blanc
Plongeant dans l'avenir, d'un passé ignorant.
Je fouine dans ma tête de souvenirs encore
Je planifie, je classe et retrouve aux aurores
Les mêmes souvenirs enfouis au même endroit :
Qu'il est sot de vouloir se détourner de soi.
Respire ma douleur, réveille-toi ma peine
Supporte le fardeau de ma vie qui se traîne.
La lune disparaît happée par le matin
Au soleil maintenant, de montrer le chemin.
Que la beauté du jour éclaire enfin ce monde
Que cesse ces discours de verbiage faconde,
Il n'est rien de plus beau que le jour qui paraît,
Que le chant d'un oiseau ou qu'un enfant qui naît:
C'est à ce moment là que l'œil de Dieu se montre
C'est ce moment précis où les dieux se rencontrent.
Écrit par namathhura
tenir et durer
Catégorie : Amitié
Publié le 04/03/2020
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Une belle envolée lyrique avec de superbes images ... Et toujours cette lutte inégale avec le temps qui nous emporte peu à peu Merci |
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Errant |
magnifique | |
marinette |
Bonsoir, Sublime Merveille !! Il y a des Vers de toutes Beautés .. On se laisse emporter vers un Voyage Intérieur, on chemine avec le Temps ! Merci de ce Poème !! Lys-Clea |
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Lys-Clea |
Merci à vous de prendre la peine de me lire et de commenter. Oui le temps est sans pitié. Merci | |
namathhura |