Le clair obscur

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Nous avons des tableaux qui comme des photos
Plongent dans la lumière un seul visage
On revoit parfois en cherchant rien du tout
Un éclat de chaleur qui sourd de cette image
Le seul rayon du ciel pénétra mon visage
Quand je pris dans les bras le bébé de ma fille
Là haut dans les alpages quand bruyaient autrefois
Les cris des enfants gais enroulés dans leur chat
Comme cette photo où je tiens Violette dehors
Et elle tient son chat enlacé les yeux fermés
Cette photo m’émeut c’est un moment parfait
Un enfant dans mes bras qui souffle de bonheur
Et le chat au milieu qui ressent la beauté
Du clair obscur des sentiments profonds
Dont je rêve toujours ces bébés tout amour
Sur le dos de Cécile qui n’en peut plus mais
Ne saurait s’en passer, toujours les bras ouverts
Les enfants qui appellent et mamie mon bébé
Que je vis un matin dans un drap tout petit
En sortant de mes limbes les yeux à peine ouverts
Sur la vie qui venait me sortir du désert
Oh petite poupée pleine de grâce et de futur
Qui revient en maman me dire son amour
La roue de cette vie roule sans s’arrêter
La roue de la conscience des peurs et des amours
Des départs des retours des vraisemblances
La vie échevelée que je tins haut et court
La tête vers le ciel et le corps lourd
Enfant tu m’as sauvée tu m’as perdue
J’ai baissé la lumière qui éclairait nous deux
Maman chérie enfant d’amour la lumière traverse
Tout ce qui bouleverse et nous rend le grand jour
Tu peux pleurer devant moi, je suis née pour cela
Et pour te consoler et pour que tu me choies
Celle à qui tu disais c’est ma maman c’est la plus belle
A travers le grillage de la cour maternelle
Où je sautais deux pas pour te voir un instant
Et cet éloignement sévère nous a tenus liées
Comme un sarment d’amour d’une vigne rougie
Sur le mur de cette vieille grange qui retient de tomber
Les pierres les amours les pleurs la destinée .

Marine 17 mai 22