Bonsoir - bonsoir - comment allez-vous ?
Fort bien, hier soir je me suis promené
J'ai vu
Des enfants courir dans les flaques
J'ai vu
Des hommes boire leur verre en riant
A la terrasse d'un vague café
Bleu de travail jusqu'aux genoux
Le rire facile et le regard doux
J'ai vu
Des femmes, belles
Toutes
Dans toute la diversité possible
Toutes les nuances de la beauté
De la tresse au pied
Toujours un détail pour charmer
J'ai vu
Un arc en ciel, je crois
J'ai vu la pluie abattre le bitume
Et le goudron mourir au soleil
J'ai vu
La vie, et j'ai trouvé ça
Simplement, oui
J'ai trouvé ça beau

- Oui, j'entends
Tout cela est très beau
Mais la question était
Comment allez-vous ?
En vous ?
Vos viscères vos boyaux vos organes
Tout cela
Vivez-vous bien avec ?
Pouvez-vous, enfin
Vivre avec vous même ? -

Non, cela ne va pas
J'abhorre cet être que je traîne
Pourquoi demander ?
L'on va mourir, comment pourrait-on
Aimer quelque chose voué à l'échec ?
- Vous allez mal, alors ? -
Oui, mais je me console
La vie n'est que consolation
Pour pallier à cette haine pour moi
Je recherche l'éternité en dehors

Rien n'est plus beau que l'éphémère qu'on ignore
Une fleur fanera ; pourtant elle semble millénaire
Le bonheur dans l'oubli, le bonheur dans l'autre
Un rat se réjouit des gazouillis d'oiseau

Alors je vais mal, mais je pense
A ce qui va bien sous mes yeux
Plus d'orgueil ; le bonheur dans l'oubli
Et tout va mieux

Des enfants courent dans les flaques
Des hommes boivent leur verre en riant
A la terrasse d'un vague café
Bleu de travail jusqu'aux genoux
Le rire facile et le regard doux
Des femmes, belles
Dans toute la diversité possible
Toutes les nuances de la beauté
De la tresse au pied
Toujours un détail pour charmer
La pluie abat le bitume
Et le goudron meurt au soleil

Et maintenant, je vais bien.