Les sans noms
Ils étaient perdus marchant comme des bagnards,
Allant vers ce continent aux matins blafards.
Laissant derrière eux, famille, amis, la grisaille,
Radieux, ils allaient, avec courage sans faille.
Ils étaient beaux, jeunes, regardant l'avenir,
Ne posant jamais de freins sur leur devenir.
Ils étaient nés dans un État ivre de frondes,
Qu'ils fuyaient, craintifs, de ses dénuements immondes.
Assurés que leurs idées feraient leur chemin,
C'est avec fougue qu'ils se levaient le matin.
Tout là-bas, dans le froid, perdu, sans lumière,
Hélas ! ce n'est pas le paradis qu'ils trouvèrent.
Nous les appelons les migrants faute de nom,
Des gens qui ont tout perdu sauf l'abnégation.
Ils cherchent de petites prames de misères
En rêvant d'une aide pour traverser la mer.
Pour trouver la bonté, une autre religion
Un peuple royal habitant cette région.
Alors, ils font face avec toutes leurs envies,
Se livrant corps et âmes au péril de leurs vies.
Aujourd'hui encore, les trépas font outrage,
Tous les jours, quelques-uns décèdent sans ambages
Perdant leur pays qu'ils n'auraient pas dû quitter,
Ou ils sont présentement maintes fois cités.
Dans leurs linceuls, réfugiés, sans le moindre écart
Ils sont jolis, ils sont jeunes, mais c'est trop tard.
Ils ne chériront plus leurs pays de cocagne
Idéal dans leurs rêves de vertes campagnes.
Leurs décès témoigneront de leur président,
Qui mène son peuple sur des charbons ardents.
Despote, il vampirise sans le moindre avis,
Et continue de sacrifier de jeunes vies.
Daniel Lefebvre
30.11.2021
Écrit par lefebvre
La poésie berce ma vie.
Catégorie : Politologie
Publié le 30/11/2021
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Nous les appelons les migrants faute de nom...mais n'est-ce pas ce qu'ils sont ? Les appeler les " sans-nom ", moi, je ne le pourrais pas. Ce n'est pas parce-qu'on ne connait pas leur nom que l'on considère qu'ils n'en ont pas. En ce moment, je parle avec une personne sur l'importance du nom, du prénom en fait, qui nous fait être... Un prénom pour la vie... Je marche dans votre sens,soyez-en assuré sur ce sujet. Je suis juste un peu pointilleuse car ça me touche profondément. Vous n'êtes pas un " sans-voix " vous...alors merci. |
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Iloamys |
Bonjour Iloamys, Ce n'est pas moi qui les nomme les sans noms, ce sont les médias qui à aucun moment dans aucun reportage, ils ne font état de la personne humaine. Ils considèrent la migration comme un fait divers qui leur fait vendre leur publicité hélas! Je voulais surtout dénoncer le comportement de la plupart des gens qui, en ce moment, sont surtout préoccupés de savoir comment ils passeront les fêtes de fin d'année avec la covid. Le problème des migrants, aujourd'hui, touche surtout les gens qui ont un coeur, ou les petits écrivaillons comme moi MDR... Bonne journée, avec mes amitiés Daniel |
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lefebvre |
Bonjour Daniel. Ton humanisme est beau. J'admire ton universalisme, l'hommage que tu rends à l'histoire des humains depuis leur création où ils s'exilèrent du berceau d'Afrique et jusqu'à il y a 1000 ou 1500 naviguèrent jusqu'à l'île de Pâques mais aussi de la Malaisie au sud de la Chine voguèrent retour vers l'Afrique à Madagascar !... J'aime aussi que tu n'opposes pas ces migrants qui ont des noms à retrouver pour de nouveaux baptêmes de nouvelles vies, au "peuple royal" qui les accueille outre-mer ! Merci à toi et de ton poème je fais un favori, et j'ai une pensée pour Annie... Belle journée pour tous les deux :) |
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jacou |
"Sans nom", sans avenir, sans soutien non plus. Car laissés à eux-mêmes, à la merci de la faim, du froid (à voir ce qui se passe à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie) ou des flots (considérant les tentatives de passage hasardeuses entre côtes françaises et côtes britanniques, et les tragiques naufrages), de la peur en général et de criminels passeurs. Il y a bien les associations et les bénévoles qui tentent de leur venir en aide tant bien que mal, mais leurs moyens sont hélas dérisoires. Etant moi-même petite-fille de migrants, je sais que la plupart ne choisissent pas l'exil par gaîté de coeur, qu'ils aimeraient plutôt rester dans leur pays natal, et qu'ils partent contraints et forcés par des raisons de guerre, de violence, de misère, de dictature,... quand ils ont abandonné tout espoir de s'en sortir dans leur pays. Alors merci à toi de donner voix à ces "sans voix", ces oubliés, ces errants de notre monde, dans ce poème porté d'un grand humanisme. Amitiés! |
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Matriochka |
Jacou et Matriochka, MERCI, pour votre lecture et vos appréciations de ce que les médias nous font subir en ce moment en jugeant parfois sévèrement les migrants....les sans noms. Ainsi que l'oubli volontaire de l'histoire de tous ces oubliés incompris, qui sont sacrifiés sur l'autel des puissants de notre monde. Je vous souhaite une belle soirée, avec mes amitiés et mes bises amicales. Daniel |
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lefebvre |
Un beau texte plein d’humanité qui donne à voir et à comprendre ceux dont beaucoup préfèrent faire une masse innommable… Pourtant ce sont des hommes et des femmes qui ont un parcours souvent difficile et combien riche… Merci et BRAVO !!! |
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Lucyline |
Bsr Daniel, Texte Fort ! Bravo !! Ces " Ames perdues " .. Peuple Migratoire, il y eut et il y aura .. Les " Journalistes " devraient penser :: un Jour , ce sera peut-être Nous !! .. ... ... Bravo pour ce Texte ! Amitié, LyS .. |
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Lys-Clea |
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