La réforme des retraites
Sur la forme, je me refuse de suivre les propositions faites par les uns et les autres, car nous savons que toutes seront insuffisantes dans quelques années.
Pour moi, le problème des retraites existe depuis longtemps, très longtemps. André Bergeron, secrétaire général de la C.G.T.F.O. et président de la cram en 1975 (je ne me souviens plus de la date exacte) écrivait dans ses mémoires "Ma vie et mes combats " que si le financement des retraites n'était pas revu et corrigé nous étions certains de la faillite des caisses de retraite.
Aujourd'hui, nous sommes en plein dedans et tout le monde continue de se voiler la face hélas !
Dire que l'action sociale en France coûte tant % de ceci ou de cela, c'est simplement oublier que dans un budget chacun peut attribuer ses préférences à telles priorités ou à telles autres.
Serions-nous devenus des capitalistes purs et durs ? Aurions-nous oublié qu'il était possible d'aider les gens dans la misère, plutôt que d'entretenir le luxe honteux dans lequel vivent nos institutions et nos élus ?
Aurions-nous oublié l'article 14 des droits de l'Homme et du citoyen ...
Art. 14. - Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée.
Aujourd'hui, les politiques nous imposent des choix avec lesquels nous ne sommes pas obligés d'être d'accord.
Refuser d'alimenter le social (caisse de retraite, allocations, etc.etc.) c'est refuser d'alimenter des activités créatrices d'emplois.
Un débat qui est devenu de la politique politicienne, ou chacun subit et réagit en fonction des déclarations (très dirigées) relayées par des médias qui ont perdu tous sens de la mesure au bénéfice de leur audience.
Le cœur et la raison dans tout ça, ils sont où ?
De l'argent en France il y en a, il reste à définir avec quelles sensibilités, on peut, et on doit, orienter les priorités budgétaires?
Sans être de droite ou de gauche, en étant simplement Français et sensible à la misère dans laquelle se plonge actuellement notre Pays
De l'argent en France, cela ne veut pas dire que la France est riche, mais qu'elle doit orienter son budget de façon différente.
Par exemple, dans un ménage, quel que soit son revenu il doit prendre la décision de dépenser, tant…pour payer ses charges, tant…pour la nourriture, etc.etc. Quand le revenu n'est pas assez important pour subvenir aux dépenses, alors là il faut supprimer ce qui pourrait être considéré comme superflu, les vacances etc.etc.
L'état (et les collectivités territoriales), malgré un budget en déficit depuis plusieurs années à continuer de vivent bien au-dessus de leurs moyens. Aujourd'hui, pour essayer de pallier aux erreurs du passé il ne trouve rien d'autre que de faire payer les gens les plus modestes, et de supprimer des aides qui en entrant dans l'économie de marché pourraient créer des emplois.
Il est facile aujourd'hui de dire: c'est de la faute de la droite ou de la gauche ! Pour moi c'est de la faute des politiques qui ne pensent qu'à se faire réélire en se fichant pas mal du petit peuple.
La solution se trouve dans la rue, l'histoire ouvrière le prouve. A chaque fois que nous avons eu des modifications importantes de nos conditions de vie, cela a été dû à des manifestations de masse. Pour ne donner qu'un exemple : Mai 68.
Avant, il y a eu d'autres grandes conquêtes, comme la loi sur les quarante heures, les congés payés, la sécurité sociale etc.etc.
Aujourd'hui, beaucoup de gens se plaignent de leur condition de vie, mais quand on leur demande ce qu'ils sont prêts à faire pour s'en sortir (comme la grève par exemple) alors là il n'y a plus personne. Soi-disant qu'ils n'ont pas les moyens, mais nos parents eux... ils en avaient des moyens ? Non encore moins que maintenant, mais eux revendiquaient pour vivre, ils revendiquaient pour leurs enfants. Aujourd'hui la majorité des gens qui se plaignent c'est surtout pour ne pas perdre le petit confort personnel, les autres ils s'en moquent.
Les temps ont changé, maintenant si les autres souffrent tant pis, du moment que l'on peut cultiver son jardin dans l'individualisme le plus complet et ne pas perdre ses avantages c'est le principal.
Daniel
Écrit par lefebvre
La poésie berce ma vie.
Catégorie : Politologie
Publié le 12/01/2020
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Pardon, ce n'est pas de la poésie hélas! On peut être poète, et malgré tout avoir des sentiments de révoltes face aux terribles informations que nous recevons en ce moment. Avec toute mon amitié Daniel |
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lefebvre |
100 % d'accord avec toi Daniel | |
CRO-MAGNON |
Bonjour Daniel, Vous commencez par dire que notre système de retraite court droit à la faillite et vous concluez en exhortant les citoyens à la révolte pour le conserver tout de même en l'état. Puis, à la toute fin du texte vous dénigrez ceux qui ne se battent que pour conserver leurs privilèges. La retraite telle qu'on la connait aujourd'hui n'est-elle pas un privilège? Les générations futures pourront-elles en profiter dans les mêmes conditions? Vous affirmez également qu'un "% de budget" peut être modifié selon les préférences de chacun. Je vous rappelle que le budget des retraites n'est pas choisi dans la loi de finance, il ne provient pas de l'impôt des français. Ce sont les cotisations sociales qui le financent en majeure partie. Il n'est donc aucunement question de "%", mais plutôt de nombres d'actifs à même de financer les retraites immédiates (on ne rentrera pas ici dans les détail de la CSG etc... qui comptent pour environ 25% du total). Or il apparaît que la génération des boomers (dont vous vantez les mérites au travers de mai 68) ne pourra pas être assumée par les actifs de notre génération actuelle qui poussent leurs études (trop?) loin, restent dans des situations précaires longtemps ou encore se marginalisent, écoeurés par le monde qu'on leur impose. Notre monde (notre civilisation) se craquelle de toute part et je me permets de parler au nom des jeunes pour dire que nous n'avons aucune intention de le rafistoler. On ne peut s'occuper des autres quand on ne s'endure même pas soi-même. Nous, les jeunes, avons capitulé face au désenchantement qu'on nous a laissé. Ici, rien n'est possible que la négociation, le consensus et donc la compromission. Il nous faudra une génération vierge de ces principes erronés pour transformer notre société en quelque chose d'autre. Ce que beaucoup considèrent comme "impossible". |
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Estree1 |
Bravo à vous pour ce débat de haute tenue ! Daniel et Estrée, vous avez chacun vos arguments, et ils se respectent tout autant les uns comme les autres. En tant que modérateur, je resterai neutre aujourd'hui, mais il est vrai que le système des retraites concerne tout le monde. Les grévistes se sont emparés du sujet pour l'heure. La génération suivante aura à se battre pour préserver les acquis sociaux obtenus de haute lutte, en des temps de compétition mondiale pour les dérèglements et les démantèlements sociaux. Bon courage et bon dimanche à vous tous ! |
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jacou |
Bonjour, Pour le problème des actifs cotisant, ils sont remplaces par des robots, alors nous n'avons qu'à faire cotiser les robots... Puisque l'intelligence artificielle, alors ils comprendrons l'effort collectif. Je pense que le boulot d'Ambroise est une chose hors du commun, le système qu'il a mis en place est d'une intelligence rare et rien quand cela c'est une oeuvre, un patrimoine, une identité... En plus de l'aspect politique, et je pense que c'est cette reconnaissance qui fait que nous y tenons à juste titre. |
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Hypothese |
Daniel, Je crois sincèrement que nous sommes en mesure de débattre d'idées, de politique, sans agressivité ni offenses. Il n'y a donc pas de quoi être désolé. A aucun moment je ne fais de propagande. Je partage votre désaveu du gouvernement. Cependant, vous dites que la retraite n'a rien à voir avec la sécurité sociale ni avec l'état. Sans rentrer dans les détails, les différentes caisses de retraite ont en charge la branche vieillesse de la sécurité sociale et l'état assure (notamment avec la CSG...) des recettes supplémentaires pour qu'elles ne dépendent pas seulement des cotisations. Vous parlez ensuite de réserves de 100 milliards d'euros des caisses de retraite. Une information à remettre dans le contexte si on veut la comprendre. A titre de comparaison, la sécurité sociale a versé, en 2019, 126 milliards d'euros de prestations pour les pensions de retraite. Ces réserves n'ont donc rien d'aberrant, la question étant plutôt de savoir si elles peuvent suffire à combler un déficit du système sur plusieurs années. De plus, ces réserves sont réparties sur les 35 caisses existantes. Inutile de préciser que les avocats refuseront certainement de donner leurs réserves, fruits de leurs cotisations, pour compenser le déficit de la SNCF, par exemple... Il est, selon moi, crucial de rester précis sur les concepts et les données. On ne pourra rien changer si on se contente d'approximations, d'autant plus que cela donne des billes aux "technocrates", comme vous les nommez, pour nous prendre en défaut. Je suis moi aussi opposée à cette réforme. J'étais opposée également à la réforme de L'ISF, de la Flat tax, de la taxe carbone et de tout ce qui peut s'approcher d'une injustice fiscale donc sociale. Mais j'ai beaucoup de mal à admettre la critique que vous faites d'un peuple qui serait, selon vous, uniquement prêt à se bouger pour "ne pas perdre son petit confort". On ne fait pas grève lorsqu'on est en CDD ou en intérim. On ne fait pas grève quand on finit chaque mois à -500 euros pour assumer sa famille. Beaucoup de français sont pieds et poings liés et on ne remerciera jamais assez les chômeurs, les retraités et les étudiants qui se sont déplacés au péril de leurs yeux et de leurs mains. Car oui, la violence de la répression est également à prendre en compte. Tout le monde n'a pas le courage, la conviction ou même la possibilité de s'exposer, nu de toute protection, à des tirs de flash ball ou à des charges de CRS. Mai 68 a duré 1 mois. Aujourd'hui, voilà plus d'un an que des individus se mobilisent globalement contre le gouvernement. Enfin, je voudrais conclure en disant que je ne sais pas si c'est l'aspect économique/retraite ou nostalgique/critique du peuple qui m'a fait le plus bondir dans votre texte, mais il est intéressant de constater que, partant d'un avis convergeant sur le refus de la réforme des retraites, nous puissions diverger autant sur tout le reste. Puisque selon moi et pour y avoir participé, les manifestations ne permettent d'obtenir que de petites victoires, de petits coups de frein sur l'autoroute du capitalisme. Ce sont des chorégraphies parfaitement maîtrisées par les forces de l'ordre. Pour changer réellement de direction il faut apporter de nouvelles idées systémiques. Réfléchir à un nouveau monde. S'opposer à notre gouvernement est en fin de compte vain car il ne fait que suivre les vecteurs du monde actuel. En réalité, on le ferait sombrer, on l'exposerait à la prédation si on le transformait seul. La France réforme ses retraites car le système s'annonce gravement déficitaire dans les années à venir. Parce-que sinon on sera plus dans les clous, notre cotation va baisser, la confiance des marchés va vaciller... Elle est dans le tourbillon financier qui détruit tout. Les économies, les valeurs, le vivant, la planète...et elle ne pourra pas en sortir seule, d'un coup, grâce à des gens qui manifestent. En tout cas pas seulement. Bref, j'ai un peu digressé mon cher Daniel mais ça fait du bien de mettre sa vision du monde à plat. Et je vous remercie d'avoir eu l'audace de traiter de ce sujet épineux. |
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Estree1 |
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