Dans une vallée florissante de verdure,
Où règne tout arbre et autres œuvres de nature,
Dans une clairière au doux herbage de printemps,
Vivait un hêtre, qui, seul soufflait le vent.

Lui, si solitaire, loin de tous les autres,
Lui qui d'années en années ne voyait nul apôtre,
Il ne pouvait offrir qu'ombre aux voyageurs,
Lui qui voulait offrir aux roses tout son cœur.

Il les admirait chaque jour en secret,
Ces belles roses, qui chaque matin fleurissaient,
Lui qui soupirs après soupirs espérait,
Que ses branches pourraient une fois les caresser.

A l'hymne mélodieux de son feuillage,
Il chantait aux belles de doux langage,
Lui qui n'avait que la complainte à offrir,
Lui qui voudrait tant ne serai-ce que les séduire,
(*)
Seul, dans sa clairière, douce cage de printemps,
Enchaîné par ces racines, il souffle encore le vent,
Jamais il ne put les caresser, ni même les embrasser,
Jamais je n'ai pu te caresser, ni même t'aimer.

Y'a-t-il l'hêtre dans mon être et la rose en ton cœur ?