Ma mie …
Ce matin, s'en est allée ma mie.
Ces grands yeux bleus ont quitté ma vie.
Ce matin sans bruit ma mie est partie
et mon âme cherche en vain son esprit

Quidam, dis moi où est ma mie,
celle qui ornait ma vie ?
Quoi, nulle réponse que le hurlement du silence,
seulement les assauts de mon tourment qui se rie à l'envie ?

Ce matin, tôt elle est partie ma mie.
Discrète, sa frêle silhouette
s'est estompée de ma vie.
Ce matin ma joie s'est tarie,
comme une source qui se meurt d'avoir trop jaillie.

Où vas-tu ma mie ? –Je n'en sais rien.
L'orage a frappé ma vie
qui seule était mon soutien.
J'en suis bien marrie

Quidam je t'en prie, où est ma mie ?
Tel Orphée, je cherche mon Eurydice.
Comme Isis je cherche plus que mon quatorzième morceau perdu,
je cherche Osiris ma moitié.

Comme le loup je hurle à l'encan ma plainte sourdre
Mais seul l'écho de mon cri résonne ma crainte.

Ô ma mie, c'est jour de tristesse.
Et dans mon cœur il pleut désormais sans cesse
Ce cœur orphelin cherche –palpitant- sa moitié en vain,
las, ma mie est déjà loin,
son souffle m'a quitté ce matin.

A petits pas, s'éloigne le souvenir d'une vie passée,
Comme un bouquet de fleurs multi couleurs,
S'étiolent rires, larmes et scènes du quotidien passé.
Pour un temps encore palpitent les souvenirs justes blessés

La silhouette menue de ma mie se dilue
doucement, tout doucement
dans la brume d'un petit matin révolu.
jusqu'à n'être plus qu'un point ténu

Cruelle destiné d'une vie a moitié terminée.
Souvenir d'une joie passée.
Rêve chimérique d'un lien renoué.
Amour désarticulé, désincarné.
Amour qui sépare ou rassemble les mies.
Amour transi qui ce soir tourne à vide.

Je sais où va toute chose,
Où va la feuille de rose,
Je sais où ressurgie, jaillissante la source cachée.
Mais je ne saurai dire aujourd'hui
où va ma vie morose.