Tes yeux se sont fermés sur une ultime larme,
Tes lèvres se sont tues comme s'est tu l'espoir,
Et mon cœur torturé que la douleur désarme
Ne sait même plus comment hurler son désespoir.

Autour de moi se pressent les témoins de ta vie
Me disant d'être fort et que le temps qui passe
Sans effacer l'image, fait renaître l'envie
D'être à nouveau debout pour sortir de l'impasse.

Mais moi qui ne croyais qu'aux jours de notre amour,
Moi qui ne respirais qu'au souffle de tes mots
Je sais bien que ma peine restera pour toujours
L'ancre de la douleur m'enchainant à mes maux.

C'est fini, ils t'emportent, tu quittes la maison,
Je ne gouterai plus dans tes bras aux extases
Des ces instants d'ivresse où se perd la raison,
Pour n'avoir su gagner la guerre des métastases.

Oh comme je voudrai que la vie éternelle
Réunisse à jamais les amants qui s'aimaient
Qu'au royaume des cieux où l'on dit la vie belle
Renaisse enfin ce feu que nos âmes enflammaient.

Mais tu dors à jamais dans le froid de la tombe,
Aucune aube vermeille ne nous réunira
Et les temps passeront sur l'amour qui succombe
Puis sur l'indifférence qui nous engloutira.