Nous eûmes notre amour passé que nous vécûmes
Nous aimâmes ces jours mêlés de nos deux âmes
Dans le commun séjour paraissions-nous écumes
Ensemble étaient donnés bonjours messieurs et dames
Attendre en toi l'enfant n'était point suranné
Pour le voir poindre une aube en nos années profondes
L'oindre à son baptême en aube d'un premier né
Nous avions croyances de familles qui fondent
Mais la tristesse est toi s'alite en tes prunelles
Un instant dans le temps nous salit de douleurs
Nous sommes séparés elles sont éternelles
L'enfant mort-né a failli emporter la mère
Pas même un cri et il a soufflé nos bonheurs
Il n'eût ce crépuscule offert à l'éphémère
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Note : Ce poème est ma contribution sur le thème de "L'Éphémère" pour le Printemps des Poètes de cette année 2022, écrit en pensant au très beau film "Pieces of a woman".
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Triste
Publié le 23/03/2022
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Ici l'éphémère est l'important, la marque profonde et l'événement qui démembre J'ai aussi été touchée par ce film que vous évoquez Merci pour ce partage |
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Edelphe |
Merci beaucoup Edelphe pour votre commentaire, je suis content que vous ayez vu et apprécié ce film qui m'a bouleversé complètement plusieurs fois comme jamais film ne le fit pour moi, parce qu'il a plusieurs strates de douleurs encastrés, mais c'est surtout le drame vécu par le couple de la scénariste et du cinéaste qui point les spectateurs : le couple déchiré par la perte de leur bébé à la naissance, la sage-femme impuissante, qui fait tout le possible tout mais est accusée, la mère de la mère meurtrie qui a survécu comme une morte vivante grâce à sa mère à elle dans le drame macrocosmique de l'Histoire... "Démembrer" est bien le mot que vous avez trouvé, qui renvoit à la fin du couple et de l'amour, qui déchire toute la vérité d'une relation mère et fille et mère et fille etc...comme au titre de ce film magistral... |
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jacou |
Si éphémère que fut la vie du nouveau-né dans sa brièveté même, la déchirure et la douleur abyssale causée par une fin bien trop précoce est, quant à elle, éternelle en même temps qu’insurmontable. Et tu as trouvé les mots justes, vrais, sensibles mais sans sensiblerie, pour évoquer par ta poésie l’amour, l’espoir, le déchirement et la douleur. La dernière strophe est une chute magistrale. De cet éphémère je fais un favori pour qu’il résonne durablement en mon coeur. Et te remercie vivement d’avoir ainsi honoré le Printemps des Poètes. Avec mon amitié chaleureuse et constante pour toi :-) |
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Matriochka |
"Ce crépuscule offert à l'éphémère" ... Des mots qui sont le sommet l'âme-même de ce poème intense et poignant par la pudeur, la distance, que vous avez su garder, et qui sont oeuvre de narrateur avisé, lequel s'attache à rendre présentes les réalités vécues par les protagonistes de son récit ou poème et s'efface, même via l'usage du "je". D'autres mots m'ont également beaucoup parlé : "en nos années profondes", car ils disent le mystère que la naissance attendue confère à la vie elle-même et à son surgissement. Je n'ai pas vu le film qui vous a inspiré, mais vous êtes parvenu à en faire percevoir toute la force, tout le questionnement. |
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Ombrefeuille |
Bonsoir, Magistral dans son Ecriture.. Poignant dans la Douleur exploré : On ne peut se remettre d'un tel Drame .. Ce Texte est Fort .. ( Réussite pour le Défi Ephémère ) Bravo Jacou :) Amitié, LyS .. |
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Lys-Clea |
Tristement beau ! J'ai envie de penser qu'encore Heureux que le sentiment du bonheur soufflé fut éphémère ... Merci pour la référence de l'objet culturel inspirant,mais me connaissant sensible outre mesure , je ne sais si j'aurai le courage de voir ce film... Merci et bravo Georges pour ce défi relevé haut la main ! |
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Yuba |
si triste et magnifique à la fois cet éphémère là est par sa douleur éternel... merci Jacou :) |
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MARIE L. |
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