Saturne, s'attendant à sommeiller là, mélancoliquement se gare : le dur désir de Dürer* l'a surpris sur un parking désert, et l'heure de la nuit qui l'égare sur son temps d'éveil luit à la lune en déversant ses constellations sur le pare-brise. Balance et compas remisés, il se souvient qu'il était géomètre.
Mais, déjà, sa main glisse de sa tempe au siège où il conspire. Contre lui, tous les griefs l'éclairent quant à son peu de pesanteur : quand le jeu du jour reprendra, il disparaîtra, happé par les rayons, balayé sur les trottoirs.
Et, plus tard, tandis qu'un regard féminin le croise sans le voir, il se traîne au comptoir pour attendre les étrennes du soir, sa voiture.
(* Albrecht Dürer, peintre, auteur de La Mélancolie)
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Triste
Publié le 09/06/2014
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Commentaires
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Posté le 09/06/2014 à 18:31:16
:-)encore un nouveau visage, une nouvelle histoire, ce sont les pages d'un livre surprenant et engloutissant par ses thèmes, merci très cher ami jacou... bien à toi zeste |
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zeste |
Posté le 10/06/2014 à 09:08:44
Merci très cher zeste pour ton commentaire ;-) Cordialement. |
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jacou |
Posté le 12/06/2014 à 08:46:13
Merci très cher jacou pour ce poème qui brise encore les codes classiques pour mieux faire ressortir cette atmosphère si particulière que vous construisez, sombre mais réaliste, empreinte de mélancolie et d'une pointe de cynisme. Et les jeux sur les sons sont je trouve particulièrement réussis, notamment "dur désir de Dürer". Bien à vous. Florent |
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Florent |
Posté le 12/06/2014 à 12:14:56
Un grand merci à vous, très cher Florent, pour votre commentaire qui éclaire bien les dilemmes d'un esprit acharné à la perte que j'ai voulu dépeindre. Cordialement. |
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jacou |