Roseaux turquoises d'eaux à ces salines larmes
De marais démarrés à l'orée des forêts
Les laures sont leurres pour moines en alarmes
Faux desserts aux déserts de sables décorés
Inlassable isolat où s'installe un stylite
Des Syries assurées où Saül avait chu
D'un cheval achevant son œuvre prosélyte
La colonne est dressée relevant les déchus
Roses aux déserts et rosées d'aurores roses
Faisant rougir les joues des jeunes filles-fleurs
S'éparpillent songes d'anges aux ciels moroses
Chassant le gris du Temps menaçant de ses pleurs
Je suis en sang blessé par des regards rêveurs
Me laissant turgescent depuis l'adolescence
Et demande à la Femme un acompte des heures
Avant la mort petite ouvrant ma renaissance
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Spiritualité
Publié le 13/10/2019
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Commentaires
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Posté le 13/10/2019 à 07:53:44
Belle lecture Merci Georges et bon dimanche |
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Belle de jour |
Posté le 13/10/2019 à 08:51:26
Voilà qui est tentant. Ces "regards rêveurs" sont adorables. |
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scyles |
Posté le 13/10/2019 à 10:34:58
Posté le 13/10/2019 à 10:41:24
oui je crois qu'il faut dire Saül en ce cas tu diras chut j'aime la mort petite et la permanence de la turgescente adolescence je n'ai pas fait les liaisons des roses j'ai eu peur de me piquer au jeu |
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marinette |
Posté le 13/10/2019 à 11:06:44
sublime et sensuel amitiés:) | |
romantique |
Posté le 13/10/2019 à 11:09:12
Mille mercis chère Marinette pour la voix superbe que tu prêtes à ce texte, et qui fait mon délice à t'écouter, sans rémission je te réécoute... Tu me suggères de rétablir Saül, car tu as raison c'est la bonne orthographe du premier Paul, en hébreu, et je m'étais simplifié les choses en enlevant le tréma. Cependant, si je suis ton conseil, j'outrepasse l'alexandrin au nombre des pieds en maintenant "a chu"... Je crois que je vais opter pour "Paul" plutôt, sa seconde identité, dans ce vers, après tout c'est Saül redivivus ! Ce poème s'inspire du beau livre de Jacques Lacarrière à propos des ascètes et des ermites des déserts des premiers temps chrétiens : "Les hommes ivres de Dieu". Encore merci à toi, je fais ma correction, en te souhaitant un bon dimanche, le mien étant bercé doucement par ta voix. P.S. : liaisons de roses, se piquer aux jeux d'elles, c'est des ailes que les épines retiennent puis qu'elles arrosent, miel d'amour où papillons et fleurs font jeux de pollens. 2ème P.S. : finalement j'adopte ta proposition, c'est la meilleure car elle est simple, et puis Paul en apôtre est parfaitement connu, de même que sa petite mésaventure sur le chemin de Damas... |
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jacou |
Posté le 13/10/2019 à 11:10:39
Sylvain, je te remercie pour le feu de ton commentaire qui me touche par tes mots simplement justes. Amitiés :) | |
jacou |
Posté le 13/10/2019 à 14:14:38
J'admire toujours ce talent qui est tien Georges ! Il y a une précieuse harmonie entre les éléments du texte , je dirai même une discussion exaltante entre les ressentis, les périples du narrateur qui se les approprie et cette poésie d'affection et d'epoir... Merci à toi Georges pour cet art dont tu nous régales ! |
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Yuba |
Posté le 13/10/2019 à 16:34:28
merci pour ce bon partage toujours elegant aux favoris |
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megapdg |
Posté le 13/10/2019 à 17:15:34
Le moine tenté sait le dire sans crudité aucune, les mots rebondissants les uns par rapport aux autres, avec des références bibliques et une connaissance incontestable du vocable religieux! Une réussite! | |
Matriochka |
Posté le 13/10/2019 à 20:16:24
Gaby, merci pour ta lecture donnant la vie à mes publications, j'écris d'abord pour toi qui es la première et sais ce qu'un commentaire fait éclore dans un cœur de confiance ! Bonne soirée dominicale. | |
jacou |
Posté le 13/10/2019 à 20:18:21
Scyles, merci pour le caractère adorable également de votre message, qui me ravit ! | |
jacou |
Posté le 13/10/2019 à 20:19:57
Assia, merci pour tes mots. À cette heure, l'ascète en moi se tait et s'autorise l'émoi. | |
jacou |
Posté le 13/10/2019 à 20:21:37
Megapdg, je reçois avec beaucoup d'honneur le fait que vous mettiez le poème dans vos favoris. À moi de me montrer à la hauteur par la suite ! Merci beaucoup. | |
jacou |
Posté le 13/10/2019 à 20:29:56
Matriochka, merci pour votre commentaire. Je dois les références en grande partie à un livre qui m'enchanta : "Les hommes ivres de Dieu" de Jacques Lacarrière, relatant les premiers temps des vocations d'ermites dans les déserts, avant que des règles monastiques soient créées. Les premiers ascètes étaient un peu fous ou très aventureux, exaltés dans tous les cas. Ce monde-là m'a fasciné, car je suis croyant et, ayant lu les deux testaments, j'ai eu des projets de devenir moine (c'était il y a 25 ans, j'étais moi aussi exalté alors par ma conversion). Ce qui me retint fût le désir du monde et de ses créatures, tel qu'évoqué ici... Excusez-moi d'être un peu long, mais vous vous apercevrez que je suis bavard ! | |
jacou |
Posté le 15/10/2019 à 16:37:41
Merci de l'attention que vous avez portée à mon commentaire, Jacou. Oui, l'érémitisme était, au début de la chrétienté, la base du monachisme. Je suis de culture catholique française par mon père, et orthodoxe russe par ma mère, et dans cette religion, l'érémitisme est encore très ancré, très vivace dans la tradition. Un moine orthodoxe de ma connaissance à choisi cette voie il y a peu... Vous voyez, il m'arrive à moi aussi d'être une bavarde ;-) Au plaisir de lire d'autres poèmes de vous! | |
Matriochka |
Posté le 15/10/2019 à 19:14:40
Merci beaucoup Matriochka de votre retour ! Oui, il y a pour un esprit d'ici bien des richesses entrevues dans la spiritualité orthodoxe, si profonde. Étant catholique moi-même, mais venu tardivement à croire car je fus d'abord athée conséquent en pensées, puis vaincu donc tel un Huysmans au pied de la Croix, je pris le temps d'admirer les icônes d'orthodoxies byzantines, grecques, russes (car elles sont à l'origine de l'art renaissant par Duccio et Giotto), et surtout je fus très intéressé par l'hésychasme, cette forme de yoga chrétien où l'on dompte le souffle, discipline de soi si monastique. Croire est un bonheur si l'on y est disposé : alors que de richesse on découvre, autour et en soi ! | |
jacou |
Posté le 19/10/2019 à 15:47:14
Voilà bien le dilemme ! L'homme veut ce qu'il y a de mieux ... Mais est-ce l'élan dépouillé qui va tout droit au ciel ? Ou bien est-ce l'enfouissement bienheureux dans la "liturgie des corps" (expression qui n'est pas de moi mais du Père Ludovic Frère, recteur du sanctuaire de Notre-Dame du Laus dans les Hautes-Alpes), un enfouissement qui ouvre lui aussi sur la lumière ? Il est si difficile à chacun, parfois, de discerner auquel de ces deux chemins, égaux en beauté, il est appelé. Ce poème dit avec talent et inventivité cette lutte intérieure, et ce sans impudeur aucune, ainsi que Matriochka l'a souligné. Magnifique ! |
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Ombrefeuille |
Posté le 21/10/2019 à 05:31:10
Je vous remercie Ombrefeuille pour votre questionnement. Bergson traitait de deux sources de la morale, mais ici c'est, à travers les propos du Père Ludovic Frère, la morale du bonheur, très respectable, qui est interrogée par lui, et vous aussi : les esprits en Dieu, ou les corps ici-même. J'ai eu ce débat tourmenté avec moi-même, sur quel chemin suivre, ou rester dans le monde, ou se retrancher et méditer et prier pour la splendeur de ce monde et des êtres. Mais honorer la splendeur des êtres est la voie que j'ai choisie, et puis elle elle sans doute plus facile, moins solitairement assumée. C'est grande force d'âme que se vaincre en tant que nonne ou moine. À 28 ans, je n'y étais pas prêt. | |
jacou |
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