Terrestre est l'enveloppe où je connais l'extase
Mais la gloire des cieux, c'est elle qui soulève
Le corps de Thérèse où je loge mes phrases
Le temps d'une vie, le temps que meure la sève…
D'un arbre je suis fille et j'ai verdi des branches
Quand mes bras sont tordus, ce sont des visions fortes
Assiégeant mon âme ou visitant mes deux hanches
Je ne sais plus où sied dans mon corps la vraie porte !
D'Ávila me viendra belle notoriété
Jamais je n'ai franchi la longueur d'une flèche
Et celle qui m'atteint fait fleurir en été
Mon corps qui est Sa fleur et la plaie qui se lèche !
De Dieu la servante, du Bernin la statue
C'est un malin et ce marbre vous ensorcelle
Son sortilège est d'avoir assez peu de vertu
Mais sa sensualité se voudrait éternelle…
Pourtant une extase qui est l'épiphanie
De l'Être est si dure au corps qu'il s'en soustrait vite
Sous peine de la mort qui dans ses mains manie
Mon âme et murmure en mon cœur, et je lévite !
Alors oui je jouis bien de couvents monastiques
Où j'ordonne des sœurs et des lois qu'on doit suivre
Mais dans la nuit, c'est l'ange aux rires fantastiques
Qui me visite ainsi, et à son dard me livre !
https://www.lafabrique-gallery.fr/sculpture-lextase-de-sainte-therese/
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Spiritualité
Publié le 20/08/2019
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Oui les visions des saints sont fascinantes... Qui ne souhaiterait pas entrevoir un bout de paradis ou la silhouette d'un ange ? Ce poème spirituel enveloppe un mystère qu'il touche du bout des doigts... On dirait que tu l'as vécue cette vision tant le poème nous emporte ! Merci pour ce voyage spécial Georges... | |
grêle |
Que dire de plus que subliminal. J'ai vraiment adoré ce texte. Dans ma jeunesse je suis allée à Lisieux avec l'école Bonne journée Belle |
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Belle de jour |
Marine, merci pour tes lignes. J'aurais peut-être aimé, mais je n'en sais rien, vivre une expérience mystique. La vision est difficile à confronter, à affronter, l'on peut se croire épileptique et terrassé, je ne sais pas si c'est souhaitable car corps et cœur sont soumis à fortes convulsions. Mais reste qu'en effet, voir l'envers de ce monde, pénétrer dans la nuit de son âme, c'est accéder à une connaissance plus entière, et ceci bien sûr m'aurait plu. Demeure la science de la conscience à sonder plus avant, plus outre... | |
jacou |
Belle, merci de ce message. J'ai offert jadis à ma mère une petite biographie de Sainte Thérèse de Lisieux. C'était une personne aimante et confiante. Chez les personnes qui se retirent hors de la vie du siècle, il y a un grand amour paradoxal, qui se vit loin des hommes et de la communauté, et pourtant rejaillit sur eux, sur elle, par prières et sacrifice et témoignage. C'est un paradoxe qui est humain en soi. Nous n'avons que l'amour pour nous élever plus haut, mieux, être plus fort. Bonne journée. |
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jacou |
moi je commente pas aujourd'hui c'est moi que je conduis moi je suis mystifique comme un étang de maldolor j'aime les ashrams du Tibet les églises les bénitiers les fleurs qu'on donne à la vierge les cantiques je l'ai pas lu ton poème je suis jalouse de la Thérèse pourquoi elle et pas moi arrête de faire ton saintapocre apocrifice je te salue quand même croquant aux amandes |
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marinette |
Merci Tartelette aux myrtilles ! | |
jacou |
Pour un athée ton texte n'est point raté, écrit par frère JACOU, je pourrais rentrer dans les ordres ! | |
CRO-MAGNON |
Le poème Georges est sublime poétiquement ! Mais j'aurai aimé saisir les significations du mot "extase " et de son rapport avec l'ange à la flêche ...d'autant que le lien n'explique rien et ne donne que des explications artistiques en rapport avec la sculpture ... |
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Yuba |
enfin jacou c'est un texte coquin à double sens tu parles de deux extases la corporelle et la spirituelle quant au dernier quatrain il est on ne peut mieux douteux je jouis de son dard tu l'as fait exprès et personne ne l'a vu ou n'ose rien dire tout du long mais je ne peux citer :la sève les hanches la porte la flèche la plaie Tartuffe va !! c'est ça l'art |
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marinette |
Olivier, je te remercie pour ton com ! J'ai tenté d'offrir deux lectures possibles de l'extase, selon qu'elle paraisse athée et toute physique, ou bien celle de la foi et très mystique. Chacun peut y lire sa version, du moins je le souhaite. | |
jacou |
Assia, merci beaucoup pour l'essence de tes interrogations. Il est vrai que l'extase sera toujours chose mystérieuse : réalité ressentie, rêverie poussée, maladie des sens ?... Je te verse une pièce au dossier en citant les propres mots de Thérèse d'Ávila dans son autobiographie : "J'ai vu dans sa main une longue lance d'or, à la pointe de laquelle on aurait cru qu'il y avait un petit feu. Il m'a semblé qu'on la faisait entrer de temps en temps dans mon cœur et qu'elle me perçait jusqu'au fond des entrailles ; quand il l'a retirée, il m'a semblé qu'elle les retirait aussi et me laissait toute en feu avec un grand amour de Dieu. La douleur était si grande qu'elle me faisait gémir ; et pourtant la douceur de cette douleur excessive était telle, qu'il m'était impossible de vouloir en être débarrassée. L'âme n'est satisfaite en un tel moment que par Dieu et lui seul. La douleur n'est pas physique, mais spirituelle, même si le corps y a sa part. C'est une si douce caresse d'amour qui se fait alors entre l'âme et Dieu, que je prie Dieu dans Sa bonté de la faire éprouver à celui qui peut croire que je mens. " Édifiant ! Le professeur Lacan, psychanalyste, a sa version, profane, mais les gens croyants ont une interprétation mystique... |
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jacou |
Marinette, perspicace, tu as réalisé une lecture adéquate dans le détail des petits cailloux que j'y ai apposés, semés en chemin et que tu as ramassés. Tu as raison : en cette matière, parfois scabreuse, de la foi, il convient de ne rien imposer, mais de laisser toujours une seconde lecture possible aux lecteurs, leur laissant le libre arbitre de croire ou de ne pas croire. Merci aussi pour ces croquants que j'aime beaucoup car ils sont aux amandes comme les pains, et puis quand j'étais petit j'aimais bien les productions de l'ORTF telles que ce "Jacquou le croquant" (ou Ardéchois c?ur fidèle", etc., ça faisait voyager l'enfant que j'étais alors. |
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jacou |
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