La pâle épousée geint de la mort d'un marmot
Un bel enfant de chœur tue le temps sans un pleur
Ainsi le monde ignore encore en son ampleur
Cette dévastation qui nous laisse sans mot

Chaque nation fustige en leur vieille innocence
Ces candides qui ont bravé un seuil interdit
Tentés de rejoindre au Styx un aïeul maudit
Dont le passé pourtant composa la naissance

L'hérédité est telle où quelque monstre gîte
Que la famille étonnée n'explore plus son arbre
Descendance assurée, faces pâles que marbre
Le plus haut doute entier de ce qui nous agite

Hier se meurt au coin du feu qui nous consume
Pars vite, enfant du mal, crier ta vérité
En implorant ton dieu que ton sort hérité
Ne soit pas de finir en regrets qu'ils inhument

Ces grands personnages que leur savante école
T'imposent de célébrer comme les grands ancêtres
Où mettre tes pas dans leurs sillages, peut-être
La première faute, et le pécheur caracole

Comme un torrent se rue coudoyer le ruisseau
Qui l'accueille en grande onde, emmêlons nos bras nus
Je veux aimer en toi le projet inconnu
Que reflète un visage ayant pleuré à seaux

(Pour les descendants des « grands hommes » dont les actes historiques sont de chair et de sang, et qu'il faut assumer. Et aussi, après avoir vu le film d'horreur « Hérédité ».)