Fleuves de soupirs qui emportez l'espérance
Dos nacrés des dauphins ruisselants sous l'écume
Océans traversés par nos nefs en souffrance
À quelques ports rejoints sont des foyers qui fument
De la peste à Marseille irradiant la Provence
Cent mille agonisants éteignirent les feux
Quand toute humanité déserte un coin de France
Les chemins serpentant en deviennent affreux
Parce que vides au-delà de tout possible
Et la peste à bubons de ce haut Moyen Âge
Etait-elle encore en les esprits pris pour cibles ?
L'Histoire écrit en lettres de sang son sillage
La Grippe « espagnole » a frappé après la guerre
Les ordres de grandeur sont des morts par millions
Familles sacrifiées par décès de deux frères
Et la sœur mourrait à cause de vibrions
Confinez vos saintes faces qui ont le prix
Acquitté par tous les aïeuls ayant vécu
Car où ils posèrent les sceaux sur les esprits
Du Mal, ils peuvent penser aussi qu'ils ont vaincu !
Chaque maladie a enseigné à la vaincre
Aucun mort ne fût vain au regard de l'Histoire
Point ici de temps nuls, mais un peuple à convaincre
Que le Temps est l'allié de l'homme en tours d'ivoire
Confinons et faisons de nous des confitures !
Regardons le ciel vide et la nue constellée
Chaque rue devient un boulevard d'aventures
Quand l'homme a déserté de ses pas trop zélés
Les angles des places où se glanaient des mots
De passe à saper tous ces repas pris solitaires
Et qu'amants aimantés s'offrant de beaux émaux
Souffraient ensemble aux restaurants sans plus se taire
Cette vie vous attend dans la longue patience
Sachons vaincre un moment le tourment qui est vie
Quand des murs se dressant au nom de telle science
Ordonnent des jours longs comme l'ataraxie
Cette paralysie de tout solide Etat
Nécessité fait loi or lointaine est l'issue
Homme prends sur toi-même où ta famille est là
Devoir de protéger par tout ce qui est su
Chacun de nous combat pour des ruisseaux plus purs
Pour un sang fouetté digne en ses artères neuves
La pureté fait son retour en sources sûres
Minéralisant l'air où les nues font les fleuves
L'arc-en-ciel déploiera bientôt son éventail
Sur un printemps tardif comme est toute naissance
De petit d'homme, pourtant bâti et de taille
À dire un univers et lui rendre du sens
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Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Social
Publié le 25/03/2020
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Bien dit jacou ! Le confinement ne sera plus le même après les fleuves de soupirs viraux .. Excellent poème. |
Etienne de Mirage  |
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J'espère de tout coeur que le confinement fait réfléchir les gens et qu'on pourra changer nos modes de vie, avec plus de partage, moins de consommation... On verra bien, c'est sans doute naïf mais après tout pourquoi pas ? Merci Georges de ce poème agile et bon courage pour cette nouvelle journée confinée, je pense à toi ! |
Ombellune  |
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A tous les confinés du monde aurait-on envie de s'exclamer après avoir apprécié ce noble poème, merci jacou, de le partager! |
| Banniange |
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J'ai aussi beaucoup pensé, ces temps-ci, à la grande peste noire du Moyen-Âge, à cette peste marseillaise, à la grippe espagnole également car ce n'est pas si vieux que ça même à l'échelle de l'histoire humaine puisque c'était il y a 1 siècle, et aussi au choléra qui a sévit dans les années 1830 en France, et qui est très bien évoqué dans "Le hussard sur le toit" de Jean Giono. Puisse cette période actuelle que nous vivons, autant la survenue de cette maladie due à ce nouveau virus que le confinement, nous obliger à nous remettre en question, au moins aurait-elle servi à quelque chose (mais c'est mal barré quand j'entends justement la voix de mon voisin, sorti pour la énième fois rien qu'aujourd'hui, comme chaque jour depuis le début du confinement, et pas pour son travail puisqu'il est retraité) ... Pardonnez la franchise de mon propos! Merci beaucoup pour la profondeur de ce partage, bon courage à vous, avec toute mon amitié :) |
Matriochka  |
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Un vent d'espoir et de renouveau plane sur ce texte qui est un réconfort inestimable. On inspire, on expire, on respire par le biais de vos mots. je le place en favoris. Merci |
| angeleyes |
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Bonsoir, Chaque Epidémie apporte ses Morts, et ses leçons à tirer .. les Années passent … et .. autre Chose survient .. Dont il faut s'adapter, saisir .. A espérer que cette Epreuve-ci réveillera beaucoup de Questionnement, d'Actes sensés … Lys-Clea |
| Lys-Clea |
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Ma tante me racontait que cinq membres de notre famille ont péri par l'èpidémie causée par le vibrion cholérique au dèbut du siècle dernier... Ton poème Georges est magnifique car retrace tant d'épisodes historiques en les rapprochant au confinement actuel, par une fabuleuse poésie qui conclue par une belle touche d'espoir... |
| Yuba |
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Il n'en reste pas moins que cette pandémie comme les grandes guerres changera la physionomie du monde ! |
| Moi80 |
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