Labours et semailles, moissons en épis d'or
Où vous étiez la ville en ses banlieues progresse
Le béton mange tout sous un soleil qui dort
L'exode rural a fini dans la détresse
Je voudrais consacrer ces lieux qui sont sans charme
Leur trouver une excuse un défaut surmonté
Mais les grises cités ont vécu trop d'alarmes
Qu'on croirait qu'il ne fait pas bon les fréquenter
Les gens sont entassés dans des clapiers de bêtes
Vivant comme lapins dans de sommaires cages
Et dans les dimanches où les esprits s'embêtent
Des enfants font la course à travers les étages
Pourtant d'ici bientôt des talents vont éclore
Ces « immigrés » à dons dont jamais on ne parle
Tant la presse assassine a besoin de folklore
Tant la répartition des talents est normale
C'est la France à venir bâtie sur des silences
Qui ne se montre pas mais agit chaque jour
Celle qui chassera la grande pestilence
La haine des butors qui larmoient de toujours
L'humain est un génial rassembleur des idées
De tristes bâtiments cachent de belles têtes
Qui ont des inventions pour toutes sociétés
Le futur surprendra de ces créations muettes
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Social
Publié le 05/05/2019
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Etrange il me semblait avoir lu comme titre " croisière " ... :P Vive la ruralité il faut la préserver à tout prix !! |
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Babel |
Magnifique ! Ce texte dont les nobles lignes se penchent sur un hommage aux groupes qu'on côtoie dans les cités mais que l'on voudrait parfois rendre invisibles ...pour des raisons que je n'ose même pas citer ...le premier vers m'évoque une série de romans passionnants lus dans mon adolesence que j'empruntais à la médiathèque de l'Institut Culturel Français de Tanger ( Henri Troyat )...Merci et bravo Georges pour tous ces émouvants et beaux hasards ! |
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Yuba |
Babel, merci beaucoup pour ce message ! Non, vous n'avez pas rêvé : il y avait là un poème auparavant qui baignait dans des flots vaporeux, mais comme la densité "érotique" est forte aujourd'hui, je préfère changer de motif, car abondance de biens nuit ! Retour à ma banlieue qui, contrairement, à la "croisière s'amuse", est mon vrai quotidien. Le caractère rural de la Région parisienne se préserve dans certains coins où il résiste difficilement face à l'avancée des pavillons et des immeubles. Je dois à la vérité de dire que j'ai une vue lointaine sur des collines vertes à l'horizon, qui se peuvent voir d'Argenteuil et forment sa limite nord : il y a donc encore des espaces de résistance, et même quelques fermes disséminées... |
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jacou |
Assia, excuse-moi d'avoir remplacé mon poème d'aujourd'hui, à republier une autre fois, mais je souhaitais diversifier les textes. La banlieue en ce dimanche gris pluvieux d'ici m'a parlé, elle m'a raconté plein de choses dignes et indignes, que je retranscris. De Henri Troyat, je me souviens d'un roman captivant sur une ascension en montagne, c'était une belle lecture ! Comme Pierre Benoît ("L'Atlantide") , il fait partie de ces écrivains dont on chérit les récits bien contés. Je te remercie ! | |
jacou |
Excellente dénonciation de l'élevage intensif des humains en batterie de béton. Les talents d'aujourd'hui, le consumérisme en font des vaches à lait. Bravo! |
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singe vert |
Un poème social militant très fort. Les banlieues méritent qu'on en parle... J'habite aussi en banlieue et les tours infinies m'impressionnent toujours autant :) Merci Georges de ces vers qui disent tout ce qu'il faut sur le sujet. | |
grêle |
Merci Singe vert ! Je suis breveté : élevé en batteries le long d'une allée pleine d'écureuils, je miaule et parfois je bavarde. Juste impression que cette notion de "vache à lait", d'autant que des robots informatiques s'en mêlent à la fin, ils me rendront chèvre ! Bonne soirée. |
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jacou |
Marine, merci, entre banlieusards, faisons des constats ni sinistres ni exorbitants, mais sobres et lucides. Entre béton et bitume, comme l'arbre de Max, nous résidons, mais "il est libre, Max !" comme chantait Hervé Christiani... Belle soirée. | |
jacou |
merci de t'exprimer sur la réalité des banlieues..les observations faites de l'interieur doivent etre sensiblement différentes de celles faites de l'exterieur...comme partout de belles et bonnes choses doivent s'y passer..espérons seulement que l'urbanisme de demain revienne à plus de raison! | |
Aria |
"L'important, c'est pas la chute mais l'atterrissage" dit Hubert dans " La haine", je l'ai revu récemment en classe et finalement même si certains le considèrent comme un docu-fiction sur la banlieue, je lui ai trouvé beaucoup de qualité dans sa démonstration impitoyable des laissés pour compte qu'engendrent ses horreurs bauhausesques, il n'y a pas eu qu'un seul "exodus", merci de les rappeler dans ton généreux poème! | |
Banniange |
Dominique, merci vraiment beaucoup pour ton commentaire ! Tu soulignes à raison que les banlieues qui ont un aspect sombre et une réputation non usurpée, peuvent être vues et vécues de l'intérieur de façon nuancée. J'espère comme toi que de nouveaux architectes dotés d'yeux neufs renouvellent les propositions d'habitat avec les moyens d'État aussi. Je ne jette pas la pierre aux anciens, qui ont dû loger dans les années 60 les générations du baby boom nées après la guerre, plus les rapatriés d'Algérie (1 million) plus les immigrés de la 1ère génération. D'où cet habitat entassé autour des villes métropoles. Bonne soirée. | |
jacou |
Banniange, merci, le film "La Haine", si l'on met de côté son aspect tonitruant, est un constat assez juste fait par le cinéaste banlieusard Matthieu Kassovitz, sur les risques d'explosion qui couvent dans les banlieues... Pourtant, rappelons-nous qu'en région parisienne pour ne citer qu'elle, sont concentrés presque 10 millions de banlieusards autour de Paris, et cette véritable petite nation multicolore vit sa vie bon an mal an, sans trop d'anicroches à mon avis. Bonne soirée. | |
jacou |
Un beau témoignage de ces quartiers qui baignent dans l'indifférence de leur propre condition architecturale, et celle de ceux qui n'y vivent pas ! Merci Jacou, n'oublions pas les êtres qui y vivent et qui méritent mieux ! | |
Luca |
Merci vivement pour ce témoignage, Luca, d'un ardent défenseur de l'architecture à vocation humaniste plutôt que purement fonctionnelle ! | |
jacou |
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