Tu me dis que la peur est bonne conseillère
Je ne saurais entrer dans ce sombre château
Sans trembler à l'idée que je vais en enfer
Rejoindre les morts déjà montés à l'assaut
La forteresse a dressé dans le ciel d'hiver
Sa haute et massive tour où flamboie le feu
Ses murs crénelés ont l'épaisseur de leurs pierres
Et le pont-levis est bardé de mille épieux
Tu me dis que la grive a chanté tout l'été
Est morte à l'automne, et que la rivière coule
Puis se noie dans la mer, et que la société
Engendre des monstres pires que mille goules !
Je vais sans haine combattre les gobelins
Les orques et les trolls réfugiés dans leur gîte
Ce château pavoisé de bannières de lin
N'est qu'une étape dans la quête qui m'habite
L'homme est la bête bien connue dans les combats
Frères d'armes... Je me retournerai contre eux !
Je prendrai parti des monstres pour ce débat
Qui suivra la prise du château tant précieux !
Les camps qui renferment les pauvres gobelins
Sont ce que l'homme a inventé de pire au monde
On y meurt par milliers, en craignant son destin
Homme ou monstre...? Je sais qui est le moins immonde !
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Fantastique/Sf
Publié le 08/03/2017
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Ce que j'aime pardessus tout dans ce poème c'est la confiance en soi comme axe fort puis vient l'écriture talentueuse à laquelle tu nous as habitués ! amitiés :) |
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Yuba |
Je te remercie pour cette analyse très sympathique, Yubanca ! Amitiés :) |
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jacou |
Je dirais que l'homme n'est pas un monstre comme les autres : il lui arrive parfois d'avoir un peu de coeur. | |
Heliantheme |
Merci Heliantheme pour le commentaire. Entre les monstres imaginaires et le monstre incarné (j'ai nommé l'homme, en certaines circonstances historiques bien précises), je dénonce bien sûr l'homme qui couvrit la Terre de camps de concentration durant cinquante ans au 20ème siècle : massacre des Hereros en Namibie vers 1910, les goulags staliniens, les camps nazis... Ce texte ci contient une métaphore de la haine des nazis envers tout ce qui n'était pas de leur ordre (voir le roman d'horreur "La Forteresse noire"). Pour sûr sinon que l'homme, surtout la femme, a du cœur quand il lui en dit, un peu, beaucoup, à prodiguer sans compter ! |
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jacou |
Vous ne connaissez toujours pas mon sens de l'humour noir monstrueusement boutadesque ? Sans oublier les premiers camps de l'Histoire : où les anglais maltraitèrent les Boers. |
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Heliantheme |
Tiens : encore ces anglais... | |
Heliantheme |
Si, Heliantheme, je connais votre sens de la boutade, de l'humour, de la provocation même. Quoique là, si j'ai répondu à votre commentaire, ce n'est pas que j'y ai vu malice, mais j'avais besoin d'éclaircir la parabole de mon texte. Quant aux tout premiers camps d'internement, vous avez raison, ils furent inventés par les Anglais dès 1900 en Afrique du Sud (les Allemands copièrent en Namibie) : ceci dit, je ne voulais citer que trois exemples parmi tant d'autres. J'aurais pu citer encore les camps-mouroirs des Khmers Rouges au Cambodge où, très récemment, ceux installés par le gouvernement du Sri Lanka en 2009/2010 contre la population tamoule rebelle. Je vous trouve une animosité récurrente contre les Anglais, que vous ont-ils fait pour que vous les poursuivez ainsi ? |
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jacou |
@ Heliantheme encore : N.B. : j'ai posté moi aussi un duo de nos plumes, un poème-commentaire issu d'une de nos joutes versifiées en commentaires, elle paraîtra ce soir, j'espère que vous y trouverez votre compte ! Dites-moi si cela vous agrée. |
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jacou |
Initiative ô combien inspirée Jacou, d'autant qu'il n'y aura pas d'avant première : suspense entier à la Hitchcock un anglais qui ne m'a rien fait. Je crois qu'être le dauphin en trop nombreuses circonstances nourrit une certaine animosité pour le "champion" : et ils furent de sacrés champions de l'ingérence. |
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Heliantheme |
Leur ingérence de "champions" fut géo-stratégique dans l'Histoire : ils avaient tellement peur du retour victorieux d'un Guillaume le Conquérant dans leur île brumeuse et pluvieuse, qu'ils firent tant et tant pour que le dauphin français, voisin compétiteur émérite, ne soit jamais en mesure d'avoir l'entière puissance de débarquer chez eux. D'où une politique constante d'équilibre des forces : - durant la Guerre de Cent Ans, ils s'allièrent avec la Bourgogne ; - à la Renaissance, avec Charles Quint ; - sous Louis XIV, avec l'Autriche ; - sous Napoléon, ils financèrent Autriche, Prusse, Russie contre la France, et guerroyèrent aussi (Waterloo, Trafalgar, Aboukir, Saint-Jean d'Acre). |
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jacou |
Notre génie humaniste aurait dû venir à bout de leur mercantilisme sans tabou. Je leur reconnais le mérite d'avoir toujours su négocier en sous-marin avec les traîtres de nos rangs ; dans le cas contraire nous en aurions fait des hot dogs. |
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Heliantheme |
...ou des fish and chips ! | |
jacou |
Je leur en veux également pour le méridien zéro qui initialement passait par la Ville Lumière et non greenwich : les rois du hold up. | |
Heliantheme |
Nous aurions pu en faire les cobayes d'un peuplement lunaire, et hériter en retour de leurs terres. | |
Heliantheme |
Mais malgré leur savante perfidie ils ne nous auront pas empêchés dans nombre de domaines d'être d'illustres pionniers. | |
Heliantheme |
Reconnaissons-leur toutefois un mérite absolu : la facilité extrême d'entreprendre alliée à une fiscalité non confiscatoire. | |
Heliantheme |
Mais là encor ne serait-ce pas pour encourager la fuite de nos propres capitaux et cerveaux ? Chez nous "Révocation de l'édit de Nantes" poussant à l'exil les protestants français qui plièrent bagages avec leur savoir-faire inimitable : notamment les Horlogers-bijoutiers qui allèrent l'offrir à une Suisse plus tolérante et bien aise de recevoir pareille migration du talent à l'état pur. |
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Heliantheme |
Je vous rejoins sur ces derniers points : ils ont des qualités quand même, ces braves Anglois qui nous firent tant d'esclandres et se prévalurent un temps de nos belles terres aux cépages ensoleillés ! La France, rappelons-le, fut pionnière en photographie, en cinéma, en aviation, en automobile et j'en passe... |
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jacou |
Un quartier de Berlin entier est peuplé de descendants de parpaillots. Avouez quand même que les Anglais, comme les Hollandais, furent un peu plus tolérants sur la religion que nos rois, boutant du royaume le protestantisme et donc 200 000 êtres, dont certains avaient les talents que vous mentionnez ! | |
jacou |
Oui pure folie que de s'en prendre à un fleuron de sa propre population pour motif religieux ; car les priver de l'exercice du culte tel qu'ils le ressentaient au fond d'eux-mêmes les a pousser à rendre aux Césars voisins les mannes financières liées à des activités à haute valeur ajoutée si j'ose dire. Hara kiri d'un côté, de l'autre stupéfaction de constater une politique d'auto destruction programmée. |
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Heliantheme |
J'ai une question pour vous qui a soudain germée dans mon esprit : avez-vous un (ou des) poète(s) préféré(s) ? | |
jacou |
Non : il peut m'arriver d'apprécier des poèmes en particulier. | |
Heliantheme |
Je trouve le concept de marier 2 plumes très intéressant car créant les conditions d'une émulation qui n'aurait pas lieu chacun de son côté. En écrire une bonne trentaine serait pour le coup appréciable. |
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Heliantheme |
titre d'un recueil tout trouvé : "Conversations autour d'un thé à la pêche". | |
Heliantheme |
Un thé glacé pour discussions fluviales. | |
Heliantheme |
Je pense comme vous qu'une saine émulation se passe quand nous croisons nos plumes, c'est alors un véritable combat d'escrime qui s'enclenche, sans vainqueur, une escrime d'entraînement salutaire. C'est pour cela que j'aime beaucoup faire des duos. En écrire trente me paraît toutefois bien ambitieux... |
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jacou |
Rien d'ambitieux : nous devons déjà en totaliser au moins 6 | |
Heliantheme |
vous pourriez y mêler ceux que vous avez écrits avec d'autres | |
Heliantheme |
Je vous suggère de réécrire avec z0line : votre duo est vraiment réussi, et pourquoi pas, de tenter d'autres duos avec d'autres auteurs. Vous savez marier votre plume, assurément, en de belles hyménées. |
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jacou |
Prochain poème Casimir le monstre qui a fait rire ! | |
CRO-MAGNON |
Je suis ouvert à toute suggestion fût-elle indécente. | |
Heliantheme |
Bon en tout cas j'aime bien vos duos ! | |
CRO-MAGNON |
Merci à toi Cro-Magnon, tu es fin connaisseur, car expérimenté en duo. | |
jacou |
Jacou l'eau et Heliantheme le feu ! | |
CRO-MAGNON |
Merci olivier et toi le rameau. | |
Heliantheme |
Oui jean francois ! | |
CRO-MAGNON |
Très beau poème, magnifique quête.. | |
Eleidora |
Je vous remercie, Eleidora, pour votre appréciation ! | |
jacou |
Un bel écrit...Et le premier mot qui m'est venu à la fin de ma lecture c'est "moi aussi" ! lol | |
suane |
Un grand merci, Suane, de m'avoir donné votre avis : je me suis donné comme mission de réhabiliter quelques monstres au passage, après tout ils sont issus de notre imaginaire et nous représentent donc d'une certaine façon. Frankenstein, déjà, dans le roman, posait à l'homme qui le créa une colle : qui de nous deux est le plus monstrueux ?... | |
jacou |
Beau poème et les vieilles pierres sont source d'inspiration surtout les châteaux habités de fantômes. | |
TANGO |
Merci beaucoup Tango d'être passé ! Je suis amoureux des vieilles pierres, des châteaux en ruines, de tous les ouvrages de l'homme qui sont témoins de ses travaux passés...et c'est vrai que nous pouvons imaginer des fantômes circulant dans tous ces vestiges pour nous rappeler la gloire des civilisations disparues et des époques révolues... |
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jacou |
Je l'ajoute quand même, mais superbe poème jacou, si je ne commente pas toujours, soyez sûr que je vous lis. | |
Galerion |
Merci beaucoup Galerion pour l'attention que vous me portez ! Je vous lis toujours avec plaisir, soyez-en assuré. | |
jacou |
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