Ton palimpseste est lu, mais qui sait ta vie brève ?
Un pays d'échevins où chacun se fait juge
T'a cloué au poteau des douleurs qui s'élèvent
Du tombeau de ton âme, et le ver lucifuge
Creuse jusqu'à ton corps de valétudinaire.
Ce symposium belge, ton aphasie la navre.
Les vers te démangent qui n'ont plus sang ni nerf
Mais sont fin pour un homme où la foule était havre.
Promènes-tu ton spleen dans ces terres de plaines
Bois-tu la mort subite, et se fait gargouillis
Ta haine au Nom sacré contre Qui t'accueillit.
Voyelle sibylline où Charles a syllabaire
Tu caches sous des ors cette boue qui t'emmène
Vers Dieu t'accordant son indulgence plénière
****
****
N.B. : Charles Baudelaire passa ses dernières années en Belgique où il donnait des conférences peu suivies. Il avait contracté la syphilis plus jeune, et mourut expatrié et désespéré, et aphasique de surcroît, loin de tout et de tous. Son dernier propos avant sa mort en 1866 auraient été : "Crénom de Dieu". Il a défini le spleen dans ses écrits, a été critique en art, surtout il a écrit les "Fleurs du Mal" qui font de lui pour moi le meilleur poète de la langue française, l'artiste hors pair, le Poète....
Poème Précédent | Poème Suivant |
Annonces Google |
![]() |
bonjour jacou ta plume féconde et dense! nous délivre "un hommage scriptural de qualité " sur un poéte !qui trés jeune a tracé ses vers !"dans une fulgurance" mirifique ! ( EN FAVORI !) ! merci de cette explication sur "les derniers moments " du génie ! poétiquement :) |
romantique ![]() |
![]() |
Puisse "ce vrai Dieu poétique" comme le nommait le critique et poète Bernard Delvaille continuer à inspirer d'aussi beaux hommages que celui que tu nous as offert. Merci Jacou. |
Banniange ![]() |
![]() |
Bonsoir Jacou, Ton poème ésotérique retrace un splendide spleen qui n'est pas sans la marque du prodige qui t'es presque incarné. |
Chenapan69 ![]() |