Hölderlin suit le cours d'une jeune eau de roche
D'un torrent de montagne écoulant sa descente
Il ignore être au Paradis, vite approche !
Pensant dès lors rentrer au détour d'une sente
Cette étroite sente où Dante éprouva le fauve
La louve de Virgile en une Rome jeune
Le chemin perdition pour celui qui se sauve
En quête de l'Enfer où Satan fait son jeûne
Baudelaire approuve l'inopinée rencontre
Il tient par le col Verlaine éméché des herbes
Bues, la camomille est si forte à son encontre !
Ce brin de paille l'a saoulé comme l'imberbe
Rimbaud est agacé par ces aînés diserts
Il est le plus jeune en cette compagnie folle
Et reste interdit comme il était au désert
Aden, Harrar sont lieux où nul ne batifole !
Trakl se sent affreux ainsi et l'être le plus vil
Celan lit en lui le parler allemand pur
Voudraient-ils n'être point compris des gens civils ?
Mais le Paradis toute langue et compte apure
Rilke lutte contre un ange pour lui terrible
Mais rit enfin du sort à lui échu naguère
Annonçant le crime et la mort incoercible
D'une société qui se voua à la guerre
Poètes paraissant bien ivres des paresses !
Hölderlin s'est cru fou, mais ses yeux se dessillent
Ses vers pour Suzanne aimée toujours reparaissent !
Le poème sauve un monde où chacun vacille !
Shakespeare et Keats, Blake et Dickinson marmonnent
La meute effarée déboule à flanc de montagne
L'eau des jeunes roches sur la pente s'étonne
Son léger tintement m'éveille et m'accompagne
Le rêve a pris fin comme incendie de brindilles
Consumant dans l'instant son feu fait d'étincelles
Je redescends auprès d'une troublante fille
Elle est la Vie, j'ai tous les poèmes pour elle !
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Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Poésie
Publié le 15/08/2021
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La rêverie ou le rêve, les deux portent à la passion dans ce poème à chute surprenante et belle. Merci Jacou |
Asté  |
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Votre culture en poésie m'éblouit ! Nos auteurs français semblent n'avoir plus aucun secret pour vous, mais les Anglais, les Allemands et sans doute d'autres vous ont apparemment ouvert leurs trésors ... Cette familiarité avec les plumes Majuscules vous conduit à nous livrer un torrent fougueux dont la puissance nous emporte à la suite de ceux qui, poètes avant nous, poursuivirent l'Absolu. Et en eux, c'est aussi votre quête que j'ai lue ... |
| Ombrefeuille |
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Bonsoir, Tous ces Torrents de Vers ont su parvenir à ton Ame, à ton Coeur, entraîner ta Plume à devenir aussi Puissante .. et nous étonner magistralement .. Bravo !!!!!!! Amitié LyS .. |
| Lys-Clea |
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Une poésie digne des poètes cités.. Et j'adore votre dernier vers ! |
| Lucyline |
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De grands noms pour un poème tout aussi grand. J’avoue que je ne me lasse pas de vous lire ! |
| sweet revenge |
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Merci à vous, Mesdames, infiniment et du fond du coeur. Je puise de l'espérance à vous lire, et vos commentaires sont comme diamants purs, brillants de sensibilité et d'intelligence du coeur. Chère Ombrefeuille, ce que vous dites de ma "quête" que vous comprenez me bouleverse. La culture, à la recherche du Sublime en peinture et de l'Absolu en poésie, je veux tout lui consacrer par un accroissement sans bornes si possible, de lectures, de contemplations d'art et de créations méditées dans le respect des grands, afin de rendre hommage à toute la nature qui est la Création qu'un croyant peut ou doit honorer : paysages des peintres et poésies de scriptives de lieux notamment. Que Friedrich et Turner et Van Gogh et Monet par exemple soient les maîtres de mes rêves, puisqu'ils recréent le monde où je veux vivre et mourir heureusement. |
jacou  |
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