J'erre en des lieux clos sur eux tels ces parcs verts pomme
Qui n'ont de place en ville, au choix, qu'un site, et sur
L'arbre où je suis seul à voir tel quel son lierre, et comme
Il a pris dans ses bras la vie du tronc. Bien sûr
Que l'envie me prend si, tôt, ayant couru vite,
Je, n'étant moi-même qu'un quidam en passage,
Vais me perdre aussi bien à l'ombre que j'évite
Car, ma peau, je la veux hâler au Soleil, mage.
Haletant, j'ai le temps pour moi du désespoir
D'avoir emprisonné mes désirs trop violents
Dans des capsules bleues qui n'ont point goût de poire,
Mais font de moi pourtant l'idiot et l'instrument
D'un complot que tramait telle éternelle absence
Afin de concevoir que j'existasse enfin
Sous la forme un peu bête où mes traits, d'évidence
Ont fondu puis grossi par mon infâme faim.
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Poésie
Publié le 16/08/2019
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Un plaisir de vous lire jacou le matin au réveil. J'y reviendrai Bonne journée |
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Belle de jour |
Le lierre de Tulle Je vis un lierre qui montait autour d’un tronc, un très beau lierre bien fourni et dru, je cherchai ses racines, elles étaient partout sur le tronc, en petites griffes inarrachables et en redescendant, en les suivant, je vis au pied du tronc un énorme serpent de lierre, tordu, la racine mère. L’arbre montait très haut, soutenu par le lierre, et je ne voyais plus l’arbre. Je tentai alors de tirer les accrochures de ce serpent en commençant par les plus petites, je m’esquintai les doigts, je pris une petite scie en me disant que si je coupais la bête en tronçons, elle allait forcément desserrer son étreinte. Au bout de quelques jours, des feuilles tombèrent mais l’ensemble semblait reprendre de la force, je décidai alors de m’attaquer à la racine que je sciai, je piochai pour l’extraire avec beaucoup d’efforts et je voyais toujours poindre des lambeaux qui menaçaient de regrimper. Il faisait chaud et sec et si j’arrosais, je risquais de redonner vie à la bête. Je pris une échelle pour couper les rameaux les plus hauts et je vis sur le ciel, les maigres feuilles d’un tamaris qui essayaient de respirer, jaunies. Je souffrais pour lui et voulus le sauver à tout prix. J’en dégageai la cime et l’arrosai de haut en bas à travers les restes de lierre. La vermine s’était mise dans le tronc devenu tortueux, étouffé, je nettoyai, lavai, grattai les plaies. Plus tard, l’arbre se mit à respirer à condition qu’inlassablement j’arrache les pousses de lierre. Alors je dégageai les racines du tamaris et lui parlai pour lui donner du souffle, je le taillai, écartai ses maigres branches de l’étreinte mortelle. Opération à vif. Il y eut quelque pluie et je me réjouis que l’arbre enfin pût boire, il avait maintenant air, lumière et eau, le lierre se fanait et pendait, je n’eus plus qu’à le faire tomber. Le tamaris eut une nouvelle vie, avec, certes quelques cicatrices, on ne sort pas impunément d’un long enfermement, mais il lui en resta un goût de vie plus fort. |
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marinette |
Ton texte est superbe, Marinette ! Mille mercis de le dévoiler ici ! Tu devrais créer un espace dans le forum et y mettre une copie, que tout le monde puisse l'admirer ! Moi, en attendant, j'en fais une copie vers Word, si tu me le permets... Wahou, c'est splendide, encore merci à toi !!! | |
jacou |
je trouve qu'il parle de ton texte avec le lierre non ? merci de l'accepter il a pris dans ses bras la vie du tronc oui j'ai fait cela il y a quelques années c'était vital pour moi merci jacou je ne sais où le mettre oui d'accord c'est adorable je m'ennuyais un peu mais il faut laisser les enfants s'ennuyer |
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marinette |
L'ennui est le père de tous les amusements futiles. Oui, ton lierre et le mien se rencontrent à mi-chemin. Merci Marinette énormément d'avoir gravé dans le forum ton écrit sublime, ainsi que l'autre texte !!! Ah les délassements de la plume... |
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jacou |
Belle de jour, grand merci à vous pour votre lecture matinale, aux aurores ! Vous êtes et serez toujours la bienvenue, ici dans ce petit espace ! Belle soirée. | |
jacou |
J'adore le rythme de ton poème Georges, il est musical et très introspectif, c'est vraiment le cœur qui a parlé ! Une superbe prise d'élan... Merci :-) | |
grêle |
Merci Marine :) Je te révèle le truc de la "contrainte" suivie : monosyllabes dans la 1ère strophe avec enjambements obligatoires, puis mots de deux syllabes dans la seconde strophe avec découpage de la phrase narrative, puis liberté des longueurs adoptées avec allongements souhaités. Tout ceci avec, bien sûr et quand même, une recherche du sens que tu as su lire malgré la contrainte imposée, non par manque d'inspiration, non pour compliquer la vie, mais en pure gratuité. J'ai, aussi, dérobé une astuce à Mallarmé et à Alfred Jarry, pour la disposition des mots… | |
jacou |
holà c'est incroyable un vrai problème de construction mais ça ne se voit pas tu sais jamais je ne m'astreindrais à cela parfois ne devrais-tu pas écrire en lâchant les rênes ? laisser aller la folle du logis ? |
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marinette |
Merci Marinette de ta remarque. Pour te répondre, je dirais que je suis quelquefois blasé, alors pour relancer l'intérêt d'écrire, je cherche des trucs. Sans doute que je devrais lâcher les rênes, mais lorsque je le fis naguère, ça ne m'a pas réussi. Crainte de vaticiner, de trop de fantaisie, sûrement... | |
jacou |
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