L'orée, boiserie des oiseaux, des saisonnées
Est la laure où j'irai réjouir d'un séjour
À ouïr la mésange un ange en maisonnées
D'arbres brassant les airs, qu'elle élève à son jour
Ascète en thébaïde et Siméon syrien (1)
N'eurent vents étésiens (2), d'habitude marine
Pour leurs morsures d'ors, qu'un rayon au terrien
Sol appose en Soleil, d'un stylite à sa ruine
Éclairant les idées que les iridées (3) peignent
Comme brossées par femme à de grands coups de peignes
Ma mystique a foré au profond des forêts
Le trou pour m'enfouir, qu'un seul Dieu qui m'exauce
À me rendre une âme en amour que dame hausse
Bien aisée des fraises, des eaux, mes adorées
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(1)
: Des ermites, moines sans ordres des premiers temps du christianisme, eurent coutumes de pratiquer l'ascétisme en des lieux isolés d'Égypte nommés thébaïdes (sans doute en rapport avec la cité de Thèbes égyptienne), voire pour les Syriens de pratiquer la méditation solitaire aux sommets de colonnes pendant des décennies, ceux-ci nommés des stylites (en rapport avec les colonnes droites aux sommets desquelles étaient leurs plateformes).
(2)
Vents soufflant sur la Méditerranée orientale dans l'Antiquité appelés ainsi par les anciens Grecs.
(3)
Famille de fleurs dont l'iris...
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Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Pensée
Publié le 13/05/2022
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Le tableau forestier est si bien evoqué qu’il donne envie d’aller s’y immerger pour prendre un bon bol de sensations nature et se reconnecter à soi-même, au moins le temps d’une pause érémitique sylvestre. Il est vrai que les premiers moines chrétiens étaient ermites, car tel était le sens originel du monachisme (monos en grec = seul), et que la vie monacale en communauté n’apparu et se généralisa plus tard. Car au fond l’érémitisme réclame une grande force intérieure, ainsi qu’une foi à toute épreuve, je pense. Quant à méditer au sommet d’une colonne, comme le fit par exemple Siméon le Stylite... il faut être porté d’un élan mystique hors du commun! Merci beaucoup à toi, mon cher Georges, pour ce partage aussi instructif à lire qu’il est écrit dans une expressivité parlante. Avec mon amitié vive et chaleureuse :-) |
Matriochka ![]() |
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J'ai plongé avec bonheur dans l'univers qu'ouvre votre poème à l'écriture d'autant plus puissante que la forme choisie du sonnet vous a pressé de resserrer le propos. J'ai retrouvé deux grandes figures que j'aime : saint Antoine le Grand, le père du monachisme en Orient et en Occident, ainsi que Saint Séraphim de Sarov, ermite russe de la première moitié du XIXe siècle. Notre monde maladivement déstructuré, déconstruit, gagnerait beaucoup à aller à la rencontre des ermites, du moins de leur spiritualité dégagée de tout ce qui appesantit l'homme et entièrement transfigurée dans la lumière de Celui qui est l'Alpha et l'Omega. Car pour être rendu à soi-même, il faut porter son regard vers le Tout-Autre et se laisser regarder par Lui. Le travail de toute une vie ... |
Ombrefeuille ![]() |