J'aimerais te nourrir de douces mirabelles
Exquise libellule au vol gracieux, léger
Légion d'insectes, rais de soleil, étincelles
Volant dans le temps qui laisse cendres de jais
Comme un ciel incendié irise les couleurs
Dans ce couchant qui l'use en sa rougeâtre esquisse
Je voudrais te dédier le chant de ma douleur
Un bouquet d'ancolies offert à ta malice
Mais je ne peux leurrer ta pudeur, ta prunelle
Mes pures intentions ne sont pas démentielles
C'est l'amour apeuré dans sa flamme éternelle
Que je veux pour futur aux astres de mon ciel
Voudras-tu, douce aurore, admettre mes serments ?
Sache que dès lors l'aube accomplira la vie
Qu'un enfant, vrai trésor, naîtra simplement
Porté dessus ta robe, incarnat d'une envie
Rien encore n'annonce à la nuit la journée
Ne finissant jamais de peindre un dur périr
Le frais nuage enrobe un mauve suranné
Ce jour mûrissant sait qu'il faut vite guérir
Enjambant le monde du rêve et sa vie nulle
Il attend sous la lune, où la mort s'apitoie
La grève si blonde, berceau des campanules
Du matin, qui vivront égayées sous un toit
Il fleurira bientôt, car le jour est un fleuve
Composé des heures de nos délassements
Dans les prairies, tantôt fatiguées, tantôt neuves
Portant les labeurs pour les moissons se semant
Sais-tu ? Notre enfant né sera une rivière
Coulant son joli cours près des coquelicots
Fleurs rouges des années, comme sang sur civière
Où durant son parcours il n'aura nul écho
Car les rivières sont lasses, moirant l'azur
De couler bien lisses au milieu des collines
Enfermant les moissons, et déborderont sur
Les blés nos complices, noyant les mousselines
La maison détrempée abritant nos vieux jours
Nous la restaurerons pour d'immatériels vers
Car poète est en paix dont le poème ajoure
Le reflet d'émotions quand vient le sombre hiver
À la fin nous serons deux vieillards magnifiques
Entourés d'animaux de toutes les contrées
Nous vivrons dans ce temps, tendresses féériques
De notre enfant, nos mots auront tous tes attraits !
Et, puisqu'il faut finir, puisque un univers sombre
Dans la froide nuée, bâtissons le tombeau
Du mortel avenir, pour accueillir nos ombres
Passons nos courts instants sous les vols des corbeaux...
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Pensée
Publié le 28/05/2021
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Bonsoir à Toi, Belle Plume ! Chaque Strophe est une merveille .. ! Point d'ennui, on s'y balade et ressent de fortes Images .. Grand Merci de ce Partage ! que je pose en Favori ! LyS .. |
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