Le soleil projetait teintes pourpres et mauves
Dénonçant le ciel pour la mort d'un soir d'automne
Il déroulait son œil fatal, nuances fauves
Sur tout un monde osant sa geste monotone

Sous ce ciel d'après pluies nous peuplions les rues
Allant comme on se sauve aux lieux de nos instincts
Suivant à des moments quelques regards férus
Curieux de nouveautés et charmes clandestins

La nuit allait paraître et nous mêlions nos vœux
Cherchant le miel et le lait contre un désespoir
Certains portaient des cabas et semblaient nerveux
Ils avaient peur que leur promesse échoue ce soir

Le ciel allait mourir dans d'atroces souffrances
Son humeur humide étonnait nos pas légers
Il régnait grande peur au royaume de France
Les yeux des passants ne voulaient pas déranger

La maison accueillante invitait au repos
Les derniers murmures mouraient sur l'avenue
Une infinie patience allait coudre nos peaux
Aux draps des lits où nous disparaîtrions nus

Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Nature
Publié le 26/09/2021
Ce texte est la propriété de son auteur. Vous n'avez en aucun cas le droit de le reproduire ou de l'utiliser de quelque manière que ce soit sans un accord écrit préalable de son auteur.
Poème Précédent

Partager ce poème:

Twitter

Poème Suivant
Commentaires
Annonces Google
Posté le 26/09/2021 à 17:51:49
Bien que ce poème soit empreint des sourdes peurs qui étreignent parfois les âmes, et qui ont effectivement saisi le peuple de France plusieurs fois au cours de son histoire, je trouve que la lumière et les couleurs particulières au ciel d'automne le soir sont restituées d'une manière admirable et intense.

Oui, il semble parfois que le ciel se prépare à mourir (comme c'était justement le cas sur Valence hier soir, alors qu'arrivaient les violents orages qui ont sévi cette nuit) et que ses adieux sont remplis d'un charme qui le rend encore plus fascinant. Et on comprend alors combien, dans les temps passés, quand la science n'avait pas encore expliqué certains phénomènes, les gens ont pu craindre que soit venue la fin des temps, si redoutée.

Et c'est bien abritée dans mon douillet chez-moi que je te remercie, mon cher Jacou, pour ce partage dont l'atmosphère évoque le mystère.

Avec ma vive et forte amitié pour toi :)
Matriochka
Posté le 26/09/2021 à 21:10:52
Un poème a la pesanteur fauve, très visuel et évocateur
J'ai adoré cette lecture
Edelphe
Posté le 26/09/2021 à 22:26:20
Bonsoir Jacou ..

Dieu que que " Ra " ait Force Attractive, quoique Possessive irait mieux sur nos Existences, Hier comme Aujourd'hui ..

Nature a cela en Elle, cette Puissance à nous mettre à ses Genoux devant ses Beautés, ou ses .. Désastres ..
Comment nos Vies, nos Emotions se superposent à ses Offrandes !

Il est des Soirs où son Astre Passion nous laisse à penser que Demain nous ne serions plus .. Profitons de Nous .. des Autres ..

Bravo ..
Amitié,
LyS ..
Lys-Clea
Posté le 27/09/2021 à 17:12:55
Matriochka, le "suave mari magno" ouvrant le De Natura Rerum de Lucrèce, la frayeur du désastre annihilant mais loin de soi, tu le ressens dans ton douillet chez toi. Le cocon abrite nos peines et la déprime y peut se teinter de mélancolie sans trop de mal.

Il paraît dans mon poème une menace circulant dans le monde. Tout ce qui meurt dans les soirs est-il assuré de renaître ? Le fantastique m'a sensibilisé aux événements extraordinaires. Et l'extraordinaire, je trouve, est que tout continue comme avant, à moins d'une météorite gigantesque lol.

Mourir en beauté me charme, comme certains ciels brûlants de renaître bientôt. Les cendres gisent de la splendeur consumées comme un coeur qui aima. Un ciel est mort telle une histoire, et l'autre jour paraît bientôt, avec provision de nouveauté.

Avec ma très vive amitié pour toi :)
jacou
Posté le 27/09/2021 à 17:20:52
Edelphe, je vous remercie beaucoup. La "pesanteur" est bien trouvée dans votre com, car pèse dans mon texte comme un couvercle (Baudelaire parle d'un couvercle) posé lourdement sur toute et sur chaque choses la condamnation de l'univers renouvelant sans cesse les naissances, et l'univers a besoin de détruire pour créer, les cendres lui sont fusains redessinant des mondes possibles. Mais demain est un autre jour !
jacou
Posté le 27/09/2021 à 17:33:56
Claire, comme tu es dans ma tête en me lisant ! Je suis épaté. La beauté et le désastre se rejoignent dans le Sublime, et il se peignit autour de 1800 des toiles immenses où disparaissaient dans des catastrophes d'ampleur bibliques des civilisations entières, des Rome et des Pompéi et des Babylone. Des peintres comme John Martin et Thomas Cole aimaient à évoquer des apocalypses. Même William Turner avait peint les Alpes franchies par Hannibal dans ce ton là. La fin d'un monde devait être dans l'air de ce temps...

Même si j'ai lu des "collapsologues" tel que Pablo Servigne, je crois à la vie de la Terre ! Seules dans les soirées les tentures du Temps descendues un instant nous inquiéter fléchissent (qu'y a-t-il vraiment derrière ?...), puis le décor reprend ses droits de nous ravir.

Tu as mille fois raison : Profitons ! Carpe diem ! Yes !!!
Amitié.
jacou
Posté le 28/09/2021 à 07:45:55
De la lourdeur du soleil à la légèreté des pas...
Une ambiance tout particulière ressentie dans tes mots...
Magnifique !!!
Lucyline
Posté le 28/09/2021 à 21:33:51
Je te remercie de tout coeur Lucyline d'être passée ici, et d'avoir en "fée au chapeau de clarté" fait "neiger de blancs bouquets d'étoiles parfumées" (citations de "Apparition" de Mallarmé, mon poème préféré parce qu'il joint la déploration pour le deuil d'une aimée d'un ami, à l'amitié qui offrit ce poème au jeune ami ayant perdu sa fiancée, et que les beaux vers tout doux et d'une splendide harmonie où le jeune Mallarmé est déjà en puissance y foisonnent)...devant mes yeux, cadeaux des êtres légers, comme étaient "la passante" et la "servante au grand coeur" chères à Baudelaire... Ceux-ci sont mes "souvenirs familiers" (le poème de Verlaine est le préféré de ma soeur et loge aussi dans moi), mais je cherche pourtant toujours des "fleurs qui soient des chaises" (Rimbaud dans un poème qu'il adressait aux parnassiens, cénacle où il fit la connaissance de Verlaine ami et plus encore par la suite, jusqu'au "temps des assassins" (Rimbaud, dans un poème de la Saison en Enfer, le Voyant savait) qui les sépara à Londres.
jacou
Posté le 28/09/2021 à 22:30:47
Quelle ambiance! Un poème que l'on ne peut que relire, tant les images se bousculent dans cette poésie sombre, que le douillet chez-soi atténue d'un peu de réconfort
fee-de-ble
Posté le 29/09/2021 à 02:27:50
Un grand merci à vous Fée de blé, comme la "fée au chapeau de clarté" de Mallarmé vous dispensez la lumière de l'entendement parmi les mots sombres que le poème assemblait, et votre relecture est un réconfort inestimable.
jacou
Posté le 01/10/2021 à 11:46:02
Merveille !
que j'ai lue à haute voix tant les sonorités couplées au rythme m'y invitaient ...
L'arrivée du soir est un instant toujours profond et l'humain l?accueille ici par une âme qui croit à ses éternelles promesses.

Bravo et merci Georges pour cette poésie aux belles valeurs qui rejoint illico la maison des favoris !
Yuba
Posté le 01/10/2021 à 16:58:31
Merci ma chère Assia, ma collègue, mon amie :)
Tu fais ma joie !!!
jacou
Commentaires
Annonces Google
Ajouter un Commentaire
Vous devez etre identifié pour pouvoir poster un message
Veuillez vous identifier en utilisant le formulaire ci-dessous, ou en creant un compte

S'identifier
Login :
Password :
Apparaitre dans la liste des connectés :

Mot de passe perdu ?

S'identifier

Login
Password
Etre visible
Mot de passe perdu

Rechercher un poème


recherche avancée

Tribune libre

17/04 07:42Sarahg
"C'est pas marqué dans les livres que l'plus important à vivre est de vivre au jour le jour, le temps c'est de l'amour..."
17/04 07:25Plume borgne
Les décisions sont un fléaux
17/04 06:51Sarahg
Indécis et ancré à la terre du destin.
17/04 05:00Plume borgne
Essaye d'imaginer quelque chose en étant le plus indécis possible
17/04 02:47Sarahg
Imagine qu'il n'y ait jamais de tristesse indicible
16/04 08:28Plume borgne
Imagine qu'on parvienne à tuer l'ennui
15/04 10:58I-ko
imagine qu'il n'y a rien à tuer ou à mourir
15/04 05:16Plume borgne
Pourquoi ne pas imaginer l'imagination ?
14/04 04:41Bleuet_pensif
Si seulement cette imagination était réelle...
14/04 04:31I-ko
imagine tous les gens vivre leur vie en paix
12/04 07:39Ocelia
Imagine les gens vivant pour maintenant, imagine si le paradis était un mensonge. Lennon
11/04 04:10Sarahg
À méditer pour vous en ce jeudi.
11/04 04:09Sarahg
"La folie est un don de Dieu". Jim Fergus
08/04 11:25Sarahg
Portez vous bien les poètes.
08/04 11:25Sarahg
A méditer : on ne se trompe pas de chemin ; on avance, poussé par nos ailes.
08/04 11:13Sarahg
Bonne soirée et bonne nuit à vous, Ange de Lumière.
08/04 09:11Ange de Lumiere
Très belle soirée à tous
08/04 08:42Ange de Lumiere
Bonsoir les poètes
07/04 09:03Ange de Lumiere
Bonsoir à tous
07/04 08:59Yuba
Je souhaite la bienvenue à Ange de Lumière, de nouveau parmi nous chez les modos :)

Qui est en ligne