Montagnes dont les pics disparaissent aux cieux
Neiges éternelles encerclées des nuages
Sur des sentiers étroits, le précipice affreux
Quand on voit par dessous, tout en bas, les villages...
Montagne soulevée, tes rocs effondrés d'âges...
L'homme a souvent placé là-haut ses anciens dieux
Tant d'immenses dolmens marquant quelques parages !
Les monts, vus des cimes, sont si vertigineux !
Vaste océan où une frêle nef se perd
Tu recèles la tempête où le ciel s'insurge
Les marins ont beau invoquer le Notre-Père
La mer de désastres leur prépare une purge !
L'Homme a crainte de tout ce qui est gigantesque
Hors de sa mesure, hors de sa maîtrise, et hors
De sa compréhension, la peur des grandes fresques
L'étreint sous un soleil, d'implacable horion d'ors
Aveuglant les yeux, puis masquant la vraie nature.
Les séisme, ouragan, tornade et soubresauts
Même, et les forêts, à la fiévreuse verdure...
Tout lui conte que la Terre marque son sceau.
Il a peur, il a froid, la montagne éternelle
Le désert, dont la nuit le remplira d'effroi
La mer indomptable en ses abysses rebelles...
Le Sublime est contemplation du monde roi !
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Nature
Publié le 03/11/2020
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Sublime, c'est le mot adéquat quand on se trouve face à la majesté des paysages que tu évoques avec le pouvoir de la poésie à en restituer toute l'immense beauté. J'apprécie également la réflexion que contient ton poème, sur le fait que l'homme a crainte de ce gigantisme. Je crois que l'homme a en fait peur de tout ce qu'il n'arrive pas à embrasser d'un regard, comme s'il éprouvait l'impérieux besoin de tout contrôler, y compris la nature (l'état actuel de la planète le prouve, hélas). Personnellement, je préfère d'ailleurs voir l'immensité que le gigantisme en ces paysages magnifiques, car cette nature ne nous est pas hostile et est notre habitat commun à tous. Merci beaucoup pour ce poème qui m'a donné, l'espace d'un instant, l'impression de survoler des lieux splendides. Avec mon amitié franche et vive pour toi :) |
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Matriochka |
Bonsoir, Favori !! Sublime mille Fois ! :) Et si l'Homme a crainte, cher Jacou, Il est pourtant Toujours attiré .. tel un Aimant, il craint oui, mais Il y va .. Mer et Montagne sont deux splendides Femmes qui happeront sans cesse la frêle Barque qu'est l'Homme … Elle aime le caresser, l'une par ses Vagues, l'Autre par ses Jours ensoleillés où Elle lui dévoile ses Trésors .. Elle sait être séductrice comme Elle sait le Tuer .. Merci de ce beau Texte ! LyS .. |
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Lys-Clea |
Bonsoir Jacou , Ces montagnes qui est la tienne , avec ces monts et ces vallées.Merci pour le partage . Isadorable |
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Isadorable |
Matriochka, Claire, Isadorable : merci à vous. Le sublime est symbole de ce qui nous dépasse et nous surpasse. Nous n'enjambons pas sans frémir un pont jeté sur un précipice profond. La nature nous tient en sa merci elle nous dorlote, mais, aussi, nous donne des leçons de vie, à nous petits et frêles hommes. Notre philosophie apporte également sa pierre, car nous voulons comprendre où nous sommes jetés et pourquoi, et même comment. Le Sublime est devenu un département de la sensibilité depuis l'ère romantique, avide de frissons nouveaux pour exalter une sensibilité rendue aride par la période des Lumières, tellement cérébrale. La montagne et l'océan ont été élus en tant que divinités neuves à respecter par l'homme, alors, dans cette époque, car notre besoin d'admiration, comme de consolation, est sans borne. Ce qui est dangereux, aussi, nous attire, nous passionne, nous sommes des phalènes attirées par la lumière à faire en nous, témoigner du courage face à ces choses nous révèle sûrement à nous-mêmes... Le sublime, c'est Caspar David Friedrich et son "Voyageur contemplant la mer des nuages" juché sur un roc, de lui aussi le moine en bord de mer contemplant l'infini d'un ciel sombre, c'est également de Théodore Géricault "Le radeau de la Méduse" où les naufragés sont abandonnés à l'élément marin sur un frêle esquif, ce sont quelques toiles de William Turner et de John Martin représentant catastrophes antiques de Pompéi et de Herculanum de façons saisissantes, et Turner dans son "Passage des Alpes par Hannibal" montre l'immensité du défilé alpin où les hommes ne sont que des petits points sur sa toile, bien qu'ils aient écrit l'histoire plus tard, encore ici des jouets des éléments naturels comme de la vastitude de l'univers... Ces quatre peintres sont à peu près contemporains, ils ont vécu à la charnière du 18ème et du 19ème siècles, époque du mouvement romantique dans les arts comme dans les lettres. Ce poème en témoignage d'eux, en somme. Car ils ont enrichi notre sensibilité. Et le philosophe Burke a théorisé ce sentiment neuf en écrivant à propos du "sublime" dans la nature et dans les arts. Bon dimanche à vous trois :) |
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jacou |
Bonsoir mon cher poète merci et une douce soirée soit belle et divine pour toi Isadorable |
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Isadorable |
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