Le paysage qui se suspend dans le lac
Est de montagne alpestre et de verdure heureuse
Je suis en randonnée, au dos mon havresac
Harassée de marcher, je fais ma capricieuse
J'ai deux enfants que j'ai élevés toute seule
Un divorce sur les bras qui m'en sont tombés
À quel homme peut-on faire confiance ? Veule
Fut qui se retira sur la pointe des pieds
Désormais, j'accomplis les actes de ma vie
Cette marche est pour me ressourcer un vrai baume
Communier avec la nature est mon envie
Et ressentir la confiance des fleurs d'arôme
On me dit battante et je me suis battue, fière
Pour que l'existence rime avec le bonheur
Je navigue à présent sur une mer altière
J'espère toucher au sommet du pic du Leure
La montagne est toujours plus qu'humaine, un défi
Qui nous est donné de la gravir d'âpre pied
J'ai mon dur corps de sportive auquel je me fie
Simplement, éviter, dans le vide, d'épier
Je vois le beau lac devenir petite mare
Je suis dans les bois, près des cimes argentées
Et peux enfin dans ma vie larguer les amarres
Combien de voyageurs sauront ces lieux hantés ?
La chouette ulule où le cerf fut présent naguère
Un mouvement dans les fourrés me fait frémir
Le soleil caché ne dore plus l'atmosphère
Un parfum boisé est mon dernier point de mire
Hourrah ! Le sommet est mon dû d'une journée
Je vois un pays qui s'étend vers l'infini
La terre dort, qui fut celle de mes aînés
Le bonheur est en moi, j'ai atteint mon vrai nid
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Nature
Publié le 09/10/2020
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oui je connais cette expérience c'est vrai ah si tous les sommets étaient gravissables brr quel affreux mot, ce serait bien finalement descendre est bien plus difficile . |
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justine |
Il est beau que votre plume masculine se fasse ici l'écho d'un parcours de femme, dans son quotidien "galère" et dans cette échappée salutaire. La montagne nous reconstruit, et après un week-end passé auprès du monastère orthodoxe qui m'est cher et qui se niche au fond d'une combe, je puis vous confirmer ceci : il est de ces lieux où l'âme a sa demeure, et la redescente est bien difficile. Votre poème nous offre une montée dont on ressent toutes les âpretés en même temps que le sublime. Magnifique ! |
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Ombrefeuille |
Magnifique cette idée d'assimiler le parcours d'une mère qui élève seule ses enfants et ce parcours de randonnée qui la mène à la cime rêvée. Je peux en témoigner que c'est un long et rude voyage mais tellement gratifiant quand on atteint le but. Bravo et merci pour cextexte touchant et qui témoigne d'une grande sensibilité envers les combats féminins modernes. | |
philomène |
Un poème qui rend un honneur mérité au courage de certaines femmes, et d'autant plus parlant qu'il écrit par un homme. J'aime beaucoup la façon dont tu as décrit le portrait intérieur de cette femme au fil de sa randonnée en montagne, en inscrivant cette personne dans le cadre inné de l'humanité, la nature. Ce parallèle me donne l'impression que cette randonneuse cherche sa force intérieure au cours de sa progression vers le sommet, et qu'en y parvenant elle se (re)trouve elle-même. Une force qu'elle pourra ensuite communiquer à ses deux enfants. Un poème que je vois un peu en miroir du précédent que tu nous as partagé. Merci beaucoup à toi de te faire la voix du courage impressionnant de certaines femmes. Avec mon amitié toute vive :) |
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Matriochka |
Bonsoir, Bravo ! Sublime de prendre Ame de Femme avec ses Combats, nous conter cela par une Plume toujours aussi excellente .. et de montrer comment puiser Force essentielle par une telle Randonnée .. la Nature sait nous sortir de Tout .. Elle peut réconcilier bon Nombres de Choses .. Merci pour ce beau Partage ! ( commenté de Femmes .. ) LyS .. |
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Lys-Clea |
Justine, Ombrefeuille, Philomène, Matriochka, Claire, comme le souligne Claire, vous êtes dames sensibles à cette mise en situation d'une femme d'action, telles celles que tous les jours je croise pendant mon travail, mes collègues et notamment deux amies, mais aussi les clientes et voyageuses qui avec courage affrontent la montagne représentée par le virus invisible qui nous hante tous. Femmes poétesses, femmes de tête, qui êtes aussi mères et guides de tant d'êtres, je vous rends un hommage mérité en vous remerciant de vos messages ! | |
jacou |
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