La Nuit, enveloppe de mystère accompli
Dessine au ciel des arabesques fantastiques
Et, pour peu que l'on soit d'humeur un peu mystique
On voudrait qu'elle disparaisse sans un pli

Pour venir à se recueillir au creux de nos âmes.
Ce creuset sacré, et trésor du cœur aimant
Où la Nuit, comme fleur, voile nos sentiments
Sous un charme pudique tel celui des femmes.

La montagne escaladée, assaut de ciel vide
Est pour l'homme un défi démontrant sa maîtrise
Ses forêts, ses sentiers, vont nous perdre à leur guise
Il n'est pas de plus sûr hommage à l'air lucide.

La lune de la Nuit luit sur les toits de tuiles
On voudrait l'arracher au sommet des montagnes
C'est pour ça qu'en s'y prenant avec notre hargne
Nous formons un complot contre la nuit utile.

C'est que nos rêves indécis ne nous accordent
Nul règne sûr en ce bas monde, que montagnes
Rehaussent en plancher au-dessus des campagnes.
Décrocher cette lune : est-ce un vœu dans nos cordes ?

La Nuit étoilée dévoile à nos yeux l'immense
La montagne en un bloc est sa représentante
Sur Terre, deux immensités qui, vraies, nous hantent
Car elles sont sans fond, comme est notre souffrance