Quand, effrayé de vivre au milieu des cohues
J'irai me réfugier dans les forêts profondes
Vous ne me verrez plus insultant dans la rue
Toute cette écume autour de moi du vieux monde,

Quand, saoulé d'être soi parmi la foule folle,
J'irai me perdre dans les chemins d'aventure,
Et briserai d'un rire un essaim de paroles
Qui insultent l'homme en déprimant sa posture,

Quand...? Mais je vous chante là ma dure existence
Et j'espère que vous pleurerez sur mon compte !
Il n'est pire au ciel que le jour de ma naissance
Et mon enfance ardue ne fut pas un beau conte.

Quoi ! vous vous moquez donc du destin, de mon sort !
Vous êtes acharnés à vivre au jour le jour,
Mais songez-vous jamais à l'article des morts,
À ces malheureux nés condamnés au glas sourd ?

Moi qui vous vois venir avec vos grands sourires,
Je fuis au fond des bois, loin de vos immondices
Il reste des coins de nature où se guérir
De vos faces de groins, de vos sombres coulisses !