Parler à l'âme un langage accordé qui l'informe et la sauve d'alarmes, ces ressentis sur les sentiers où des cœurs en foule se pressent, aimant éperdument en dehors d'eux en route vers ce qui les assemblera bientôt, puis les désaccordera, jusqu'à ce que dans la nuit des tombeaux, ils découvrent enfin ce pour quoi ils se connurent : la vérité originale qui est spirituelle et parle en texte religieux comme le mythe versé à la philosophie si ancien qu'il tutoie la poésie et le dicton populaire aussi bien, expressions du sacré qui Dit la communauté et lui donne sens en lui confiant le bien précieux de la vérité, solidaire de la bonté qui cherche la beauté, des actes, des visions.

La vie se revit en chacun de nous qui a troubles semblables, et si un sourd compose un chant calmant une seule âme, il est en communion d'accord avec lui-même, et lui-même guérit sur un plan autre sa discorde apparente, qu'il a entendue en tant qu'une capacité admirable de formuler dans un langage étrange, où se perçoit de l'angélique et qu'une rangée de chorale amplifiera encore de corps qui s'accordent harmonieusement, toute formule dont en nous s'émule le principe circulant parmi tous : la vocation à exprimer l'esprit au plus haut point, dans une vie qui s'accomplira.

Mais il est meilleur de sentir que de voir. Le règne des apparences pourrait tromper, quand la décoction en soi de l'essence de la chose est d'abord un stupéfiant, car y être sensible cause approche de délire d'exiler alors de soi bien loin quelques moments inoubliables, et fait des annonciateurs oraculaires par exemple, fussent-ils prophètes, des maudits porteurs des mots à ne pas croire dans le même moment où s'entend puis se comprendra le sens profond d'un propos s'opposant d'apparence aux premiers sentiments des âmes, avant qu'elles s'accordent entre elles et entraînent l'assertion des choses dites en mots des simples, comme herbes fugacement mâchées puis digérées longuement et absolument.

Alors sentir va plus outre que voir pour l'absorption en soi, et pour cela la musique a des leçons, et même des mots de poésie souvent, parce que la frappe des sons notant les vibrations des cœurs en accords les veut rimant pour les êtres quêtant une harmonie, entre les sens percevant ce que le dehors de soi insinue avec fluidité si nos flux s'y marient appréciant, en blancheur d'aurore où la lumière fait jour, au bas de sa robe d'aube à baptiser qui enrobe le beau monde de rouge à en jouir, de rose qu'arrose rosée, de jaune neigeant en joies pour les yeux, ce sont là des teintes de couleurs peignant le monde parlant dans les cœurs en leurs notes d'accords. Des correspondances.