M'attenant à ton nom, je t'adresse d'Athènes
Tout près du Parthénon, mon oracle, ce thrène
À toi qui sais combien la vie m'est une charge
Je veux montrer en bien pourquoi j'ai pris le large
Et, traversant Athènes, après Sparte et Florence
Pourvu que revienne ma culture en errance
Je veux levain de vies, ou la mort qui m'attèle
Ou bien d'un corps à neuf issu d'un Praxitèle*
Quand la soirée descend de son trône, impassible
Dans la foule pressant mes os que le sort cible
Cette foule qui semble un fleuve humain de bruits
Me fait marcher à l'amble ainsi qu'un cheval fuit
Car c'est toujours périr qu'une vie en instance
Où je vais écrivant un lot de froides stances
Et qu'en mon abandon, je demeure immobile
Veillant comme un dindon les diodes d'un mobile
Aves ses SMS qui de toi me séparent
Je prononce une messe afin que, nulle part
Ces photos de ton âme où je bois un nectar
Ne prononcent, ma Dame, une fin de tout l'art
Car ma nostalgie dure aux pays artistiques
Je déprime en voyant statues des vies épiques
Aux lieux étreints par les poètes en beaux vers
Moi j'ai les rails du train où quitter l'univers
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(*Praxitèle était un sculpteur à l'époque de la Grèce antique)
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Arts
Publié le 20/12/2021
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Dans le marbre le plus pur de la poésie ces vers semblent gravés, ne révélant pas une sculpture, mais plutôt les circonvolutions d'un coeur dans sa sensibilité profonde, ses émotions dont l'intensité se ressent tout au long du poème. Et si émane de cette inspiration puisée dans l'Antiquité la volonté de rompre une relation, le procédé en est unique par un lyrisme consommé et assumé. J'aime d'ailleurs beaucoup l'immixtion du monde actuel, par l'évocation des sms, au contexte antique de ce poème. Merci beaucoup, mon cher Georges, pour ce partage qui est loin d'être écrit de froides stances. Avec mon amitié vive pour toi :-) |
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Matriochka |
Matriochka, toi qui connais ces stances, et les thèmes déplorant le deuil, tu sais dans le marbre apercevoir les veines du coeur qui aimerait s'arrêter, parfois pour stopper le temps et mourir en état de bonheur et quitter l'univers. J'ai su les sculptures d'Athènes et vu celles de Florence, mené par culture en ces lieux, mais la beauté d'une femme "abolit mes bibelots" culturels, mais statues de Rodin ("Penseur", "Balzac", de ma station voisine Varenne près du Musée Rodin,) et poèmes d'ici et des livres que peuvent-ils, quand les photos de son âme à elle sont ma fin de tout l'art, qui a fleuri pour moi en paysages de forêts et en fleurs aux coloris magnifiques d'intensité vibrante...? Et il s'agit d'amitié mais l'amitié pour l'adorable est sans limite pour moi. La mystique... Avec ma vive amitié pour toi :) |
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jacou |
Une lettre pleine d’intensité !!! Tu as l’art de mêler culture, sentiments et émotions… Comme un voyage à l’intérieur et à l’extérieur de soi partagé… Bravo !!! |
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Lucyline |
Bonjour, A Nouveau, Ta Plume nous mène dans les Méandres de tes Emotions, de tes Ressentis, Art Grec d'Hier dont la Beauté pure perdure encore et ce Monde où nous vivons aujourd'hui .. Partage qui comble la Lecture ... Bravo ! Amitié, LyS .. |
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Lys-Clea |
Célyne, merci infiniment de ton appréciation. Quand la vie est une charge, pour moi ce jour mais plus à cette heure où je renoue...et bien l'entrain me revient à lire des mots tels que les tiens, j'ai envie de dire : entre autres... ;) Vive Icetea d'abord et même la poésie lol ! |
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jacou |
Claire, bonsoir, et merci. Les Grecs ont su des choses qui sont éternelles : la nécessité de la mesure en toute chose, la fatalité du destin... Amitié. |
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jacou |
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