Aux rives des fleuves s'accrochent les captives
Herbes sauvages qui tapissent l'étendue
Les folles filles sont des Ophélie festives
Chantant pour décevoir leurs amants prétendus
Les rivières d'argent courant entre deux bords
Sont parfois déchaînées quand les éclairs sidèrent
L'animal effrayé va se cacher alors
Dans le calme des fleurs aux parfums légendaires
Sur des tapis moussus dorment les écureuils
Descendus des arbres pour quêter des noisettes
Ils croient que la nature exulte après le deuil
D'une rose trahie par un homme sans tête
Les filles recueillies baissant leurs beaux visages
Songeant à se mirer dans l'eau jusqu'aux plongeons
L'hypnose y est prisée, l'abandon des bagages
D'amours est bien tentant aux regards durs des joncs
Ainsi les Ophélie fouillant les marécages
Vont aux étendues d'eau comme à des sacrifices
Elles tiennent dans leurs mains les fleurs nues, sauvages
Qu'elles offriront, obole, au passeur complice
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Arts
Publié le 16/09/2020
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Des ophélies qui t'ont particulièrement inspiré, ton superbe poème va se ranger aux cotés des grands symbolistes, je pense notamment à Moréas ou Samain. | |
Banniange |
Ces ophélies, femmes-fleurs des eaux me font penser aux fées et autres créatures féminines qui peuplent la nature et les rêves des hommes. Belles et étranges, silencieuses et symboliques, fragiles tout en possédant une force mystique, elles sont le reflet de l'extraterrestre féminité qui a toujours questionné le coeur des hommes. La Dame du lac en est un parfait exemple. Le charme opère toujours porté par les flots et les beaux vers de ta poésie qui coule comme le sang du monde pour le maintenir en vie. J'adore. | |
eliosir |
Sublime ! Ce poème qui est aussi profond et touchant que cette image de l'Ophelie , la dame semblant paisiblement dormir sur son lit d'eau ,au clair de lune , entouree de fleurs ... Merci Georges pour cet art que tu offres à tes lecteurs , une culture que je découvre et que j'apprécie beaucoup ! |
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Yuba |
Un poème au parfum de légende, les figures féminines mythiques étant souvent inspiratrices de poèmes où la nature mêlée de féerie, comme ici, et hypnotisant l'homme qui passe grâce à la puissance de leurs charmes (comme la Lorelei ou la Vouivre, autres exemples). J'ai vraiment aimé l'atmosphère onirique que vous donnez à ce poème qu'on lit comme un conte, une légende mythologique, et je le mets en mes favoris. Merci beaucoup pour cet instant où le coeur s'en va au fil de l'eau, auprès de ces Ophélie féeriques, et pour le lien vers le tableau. Avec ma toute vive amitié :) |
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Matriochka |
Banniange, merci à toi de ton commentaire : les poètes symbolistes possédaient l'art consommé de diluer les atmosphères, en poésie et en peinture c'étaient des maîtres de la touche, un peu expressionnistes. C'est un univers que j'ai tendrement aimé, et aussi les peintres préraphaélites, leurs devanciers, dont l'esthétique me parle. Ophélie est devenue un mythe grâce à Shakespeare et à l'interprétation de John Everett Millais, préraphaélite, auquel je fais appel pour illustrer mon poème. |
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jacou |
Eliosir, tes réflexions sont très justes et nourries d'expériences et de lectures : la féminité et l'eau sont ensemble selon les psychologues, et le philosophe grand amateur de poésie Gaston Bachelard a consacré un ouvrage à la symbolique de l'eau (à côté des symboliques de la matière, du feu, etc.) Je suis particulièrement touché par ton expression "le sang du monde qui coule pour te maintenir en vie" ! Nous, amateurs de beautés, notre allégeance est à ce sang du monde, à la femme qui en est l' incarnation idéale, à toutes ces Ophélie noyées par les sans-cœur et ceux qui prennent en haine la féminité, fragile fleur si facile à froisser. Merci à toi, bel ami ! |
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jacou |
Assia, je te remercie, amie compagne de modération à qui je dois tant de beaux moments passés ici à deviser. Te lire, tes poésies comme tes messages, est un bonheur que chaque jour renouvelle. Heureux je suis ! :) | |
jacou |
Matriochka, vous lire est un fortifiant, car vous posez toujours les mots justes : la figure féminine est conductrice au sein du monde mystérieux, empli de secrets, de la nature. La suivre est pour l'homme bénéfique et salvateur, le spectacle de l'essentielle fragilité féminine maintient l'homme dans les bornes de ce que son ivresse à lui, naturelle, de tout renverser, lui permet. Les femmes trop véridiques, elles, sont éliminées ou niées par ses soins : les Rosa Luxembourg, les Jeanne d'Arc, combattantes aussi du reste, furent sujets de grande haine. Elles choquaient l'ordre des choses. Vive les femmes ! Avec ma vive amitié :) |
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jacou |
J'ai lu ce poème comme dans un songe éveillé. Il est beau et laisse rêveur en un flot de beauté poétique et féerique avec ces belles créatures et un moment d'égarement tout simplement délicieux...alors merci beaucoup et chapeau | |
philomène |
Merci Philomène, je vais maintenant aller dormir, bercé par votre beau message qui vient clore admirablement ce beau jour. C'est la magie d'Icetea, d'apporter cette paix par le poème et des mots partagés. Bonne soirée à vous. |
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jacou |
L'image va si bien avec ta poesie jacou c'est mystérieux féerique Et poétique à souhait merci et bonne nuit :) |
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MARIE L. |
Je te remercie Marie, ton compliment me va droit au cœur, nous sommes des êtres de féerie, fée et diablotin, elfe ou mage, et la poésie nous donne voix appropriée. Douce poétesse, bonne journée à toi :) | |
jacou |
La première strophe et sa rime multi-syllabique m'a beaucoup plu. Elle donne le ton à l'entièreté du poème. Merci. |
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Syntax_Error |
Merci Syntax Error pour votre passage et votre message ! | |
jacou |
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