La souffrance a blessure où il n'est plus de prise
Même la stance heureuse où se dit la jouissance
Devient par des mots dits coup de poing par surprise
Il fût émerveillé qui est dans l'impuissance
En l'espoir de l'Esprit nul n'a de malveillance
Mais le mal des maudits je ne puis le souffrir
La folie fût ma peur à laquelle se fiance
Ces échecs continuels qui Tout feraient mourir
Mais l'âme de l'artiste a besoin de ces maux
Créer est sa croyance où il offre bonheur
Issus d'affres vécus de boues muées émaux (1)
Car les poètes ont réserves de candeur
Il n'est en Poésie de couples qui vécurent
Maurice et puis Pernette ou bien Sylvie et Ted (2)
L'affection de deux cœurs, si tant ils les connurent
Dis-moi, ô âme sœur, comment être à ton aide ?
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(1)
Charles Baudelaire écrit en dernier vers de ses « Fleurs du Mal » : « Tu m'as donné Ta boue et j'en ai fait de l'or », recueil qui est dédié à son mentor le poète Théophile Gautier dont le recueil se nomme « Émaux et Camées ».
(2)
Les poètes français renaissants Maurice Scève et Pernette du Guillet, et les poètes britanniques modernes Sylvia Plath et Ted Hugues.
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Amour
Publié le 04/04/2022
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je suis tout à fait convaincue de la véracité de cette déclaration car il n'est jamais si belle poésie qu'écrite dans la douleur merci Jacou @micalement |
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Gabrielle-E |
Bonsoir, Merci de le rappeler Jacou .. La Littérature Poétique et Autre nous laissent des Chefs d'Oeuvres en ce Sens .. mais dans l'Amour aussi, il est des Plumes qui ont su nous souffler leur Beauté ! Bravo ! Amitié * LyS .. |
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Lys-Clea |
Cette flamme inspiratrice et féconde plume brûle de l'ardant passé qui a laissé ses blessures, celles dont on peut se réjouir finalement puisqu'elles ont permis l'écriture et façonné l'artiste Un joli propos, que je partage |
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Edelphe |
Magnifique !!! Brûlure et révélation que cette flamme qui permet à ta Poésie d’être si Expressive ! Tes mots posent des choses si vraies… et je te souhaite de trouver réponse à la question finale de ce poème… Un favori pour toutes les Emotions que mes mots, en piètre commentatrice 😉, ne savent dire… |
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Lucyline |
Gabrielle-E, merci beaucoup, je crois moi aussi que la douleur transmuée en soi inspire "les chants les plus beaux" (Musset) comme "blancs sanglots glissant sur l'azur des corolles" ("Apparition" de Mallarmé pour le deuil d'un jeune ami ayant perdu sa fiancée), souvent, en poésie. Amicalement |
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jacou |
Claire, poète qui souffre chante en pleurs d'une voix exquise qui a des grâces pour les cieux et des yeux admirable de bienveillance amoureuse et cette poésie est de "l'âme pour l'âme" (Rimbaud, dans sa lettre à "Izambard", son prof). Merci mille fois à toi ! Amitié |
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jacou |
Edelphe, les grands souffrants : Van Gogh, Camille Claudel, Artaud, Séraphine, Hölderlin, Catherine Emmerich (mystique paralysée aux propos notés par le poète Clemens Brentano au début du 19ème s.), Nerval, façonnent le monde et, avant leurs folies, créent même par eux-mêmes les supports de leurs arts divers... Séraphine femme de peines broyant elle-même ses couleurs uniques pour ses fleurs imaginaires, Camille Claudel récupérant les matières à sculpter dans sa nuit avec une brouette... Les grands souffrants sont les plus grands artistes selon moi, ils donnent leur mal en bien, ils sont grandioses. Merci de votre bon commentaire qui me touche. |
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jacou |
Lucyline, tu es poétesse qui commente ce poème et ce don que tu me fais ("Ne hâte pas cet acte tendre" des "Pas" de Paul Valéry😉), est d'une beauté où ta bonté dit ta vérité : elle est inestimable pour moi, qui m'enflamme si facilement, et ça tu le sais et Icetea le sait aussi...ha ha ! MERCI Lucyline lucide et si fine ! :) |
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jacou |
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