Ta terre a ma douleur de naître ta sculpture
J'étais mon Dieu la fleur et toi la demoiselle
L'éphémère où se meurt chaque instant du futur
Toi mue dans l'air ma sœur au reflet d'étincelle
Ta vie plus lente et nue t'a faite libellule
Tu chatoies d'un sourire éclair de tes prunelles
Ton corps d'un ange est la déesse minuscule
Qui statues par ton rire à des vies éternelles
En moi le sol retient d'envoler par des ailes
Ce vouloir qui m'attriste et me rive en une ère
Qui me fane au destin que peignent tous les ciels
Ils appellent toujours et donnent la lumière
L'éphémère en toi seule a transi l'éternel
Et ta peur sous ton toit accueille mon argile
Car ton cœur a courage il peut un autre Ciel
Par ton chant ta flamme cisèle une aile en l'il
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Citations :
« Un jour la mort viendra et elle aura tes yeux » du poète italien Cesare Pavese
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Dylan Thomas , du poète gallois « Do not go gentle into that good night » (cf le film « Interstellar ») :
« N'entre pas sans violence dans cette bonne nuit,
Le vieil âge devrait brûler et s'emporter à la chute du jour ;
Rager, s'enrager contre la mort de la lumière.
Bien que les hommes sages à leur fin sachent que l'obscur est mérité,
Parce que leurs paroles n'ont fourché nul éclair ils
N'entrent pas sans violence dans cette bonne nuit.
Les hommes bons, passée la dernière vague, criant combien clairs
Leurs actes frêles auraient pu danser en un verre baie
Ragent, s'enragent contre la mort de la lumière.
Les hommes violents qui prient et chantèrent le soleil en plein vol,
Et apprenant, trop tard, qu'ils l'ont affligé dans sa course,
N'entrent pas sans violence dans cette bonne nuit.
Les hommes graves, près de mourir, qui voient de vue aveuglante
Que leurs yeux aveugles pourraient briller comme météores et s'égayer,
Ragent, s'enragent contre la mort de la lumière.
Et toi, mon père, ici sur la triste élévation
Maudis, bénis-moi à présent avec tes larmes violentes, je t'en prie.
N'entre pas sans violence dans cette bonne nuit.
Rage, enrage contre la mort de la lumière. »
(traduction du poète Alain Suied)
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Amour
Publié le 27/03/2022
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L'homme ne cessera jamais de s'interroger au sujet de la mort qui est le plus grand mystère de la vie. Mystère car certitude mais non point évidence, au sens où si nul ne lui échappe, elle garde ses secrets. Il semble que l'amour passionné (passionnel ?) la rejoigne et lui ressemble d'une certaine façon, au sens où il peut engloutir et où il peut tout aussi bien être révélation d'un Après. Ce sont là les impressions qui se dégagent de ma lecture de votre poème au souffle puissant et aux images nées de l'intime de l'âme et porteuses d'universel. |
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Ombrefeuille |
La passion rejoint l’éternité en tes vers, où l’éphémère est transcendé par l’amour qui se déploie tout au long des strophes, transcrit par des évocations sublimes, enveloppant tout le poème et irradiant la lecture. Merci beaucoup, mon cher Georges, pour ce partage d’où émane la puissance de ta poésie. Avec mon amitié profonde et constante pour toi (et tout mon soutien aussi) :-) |
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Matriochka |
Bonsoir, Tes Rimes fortes, qui ne laissent indifférent ... Cette Passion est Haute, Sommet d'une Eternité lumineuse .. Ton Poème est Sculpture soufflée Un Chant enflammé De grande Beauté .. BRAVO !!! Amitié, LyS .. |
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Lys-Clea |
Ce poème de D.Thomas est étudié par les élèves des bas quartiers dans le film "esprits rebelles", un film qui met à l'honneur la poésie, dont se sert leur professeur pour les "élever", ce poème est beau et puissant, merci de nous le partager Quand au votre, bien différent, il donne à entendre un amour fusionnel, au-delà des ciels qu'il évoque et en de belles formules. "accueille mon argile", c'est magnifique |
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Edelphe |