Ce bouquet d'arômes des ruines romantiques
Soulève en moi l'envie de caresser les pierres
Mon enthousiasme est tel dans ces lieux très antiques
Que je perdrais la tête en délaçant des lierres
Hubert Robert a peint la longue colonnade
D'un Louvre rendu à la nature en attente
Aussi vrai que le Temps nous vaut son accolade
Quand la fin est venue pour notre œuvre patente
Ici-bas nous donne quelques années à vivre
Nous les gâchons encore à nous tuer dans nos guerres
Ajoutant des ruines à mon idéal ivre
Qui n'est qu'amour transi des lieux où vit naguère
La passion historique abreuve en moi mémoire
J'aimerais seulement qu'en un passé jouvence
Me fût confiée et de plonger au sein des moires
Interroger pourquoi l'homme a tant de souffrance
Qu'il ne cesse ainsi son semis de destructions
La foi lui fît bâtir d'immenses cathédrales
Beauvais, Paris, Amiens, Reims dans une nation
Attestent que l'Esprit souffla ses vastes râles
Rassemblant les hommes sous des croisées d'ogives
Suspendant des voûtes si bien vertigineuses
Que c'est tordre son cou du plafond aux solives
Si l'on reçoit en Dieu sa rosace épineuse
Notre croyance en ce qui de loin nous dépasse
Nous éternise et nous repose au sein d'étoiles
Dans le Ciel qui a la profondeur de l'Espace
Avec le Temps, ce Dieu des Morts tissant les toiles
Puisque l'homme est la somme où confluent ses désirs
Qu'il en a tant, du cœur, du cerveau et de l'âme
Sachons ne rien borner en mixant les plaisirs
De la science, de la croyance, et de la Femme
Elle est pour un homme ce qui haut le soulève
Il est l'élève où elle ordonne un univers
C'est la Création mûre où le monde s'achève
Foin des cathédrales, je lui dédie ces vers !
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(Publié le 16/11/19, posté aujourd'hui avec des modifications dans la 7ème strophe)
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Amour
Publié le 23/01/2022
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On ne s'attend pas à ce que le poème en vienne aux femmes, qui finalement surpassent Dieu, en foin de cathédrales... Dieu des morts, femmes de vie Il y a de belles tournures tout au long du texte, comme cette envie de caresser des pierres, d'avoir "la foi" Merci pour ce partage original |
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Edelphe |
Bonjour Jacou. Ton poème me plaît beaucoup. Il m'a fait penser aux Piliers de la Terre. Merveilleux roman de Kent Follet où se lient la foi, la religion, l?Amour , la construction d'une cathédrale qui devrait être le symbole de tout ça ensemble... |
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Iloamys |
Merci Edelphe :) Le poème progresse d'une strophe à l'autre : l'évocation des ruines fictives peintes par Robert m'a amené aux guerres destructrices où règne la négativité de l'Homme quand il est adonné au néfaste et au négatif. Puis j'ai pensé à l'Homme bâtisseur et positif, et les cathédrales sont ces oeuvres admirables élevées à l'Amour du divin. Enfin, dans les 3 strophes je mets en relation à ma façon la mystique religieuse d'une Sainte-Thérèse illuminée en extase d'amour pour Dieu selon le sculpteur du Bernin pour qui son extase divine est un orgasme amoureux féminin, et Dante situant son amour terrestre défunte Béatrice au Paradis où elle prend la place d'un poète, Virgile, qui guida auparavant Dante dans les Enfers, mais elle pour lui si accueillante au Paradis où elle trône littéralement en rayonnant de sa joie...alors elle devient Dieu pour Dante pour lui qui termine son ?uvre par ce vers ultime que j'ai toujours à l'esprit : "Le Soleil qui meut le monde et les autres étoiles)", et ainsi est-elle Dieu ou tout au moins une divinité pour Dante, qui ne perçoit le monde qu'animé par sa volonté à elle, défunte et morte, mais il peut à présent rejoindre le monde des vivants portés par cette certitude profonde qu'elle guide ses pas pour toujours... J'aime, et quand j'aime, je suis guidé, rassuré par la personne aimée : ange gardien, femme aimable toute simple, reine Béatrice lumière au Paradis du poète...? Je pense comme Aragon que "la femme est l'avenir de l'homme", s'il se convertit en cathédrale à sa religion à lui, alors il deviendra elle. .. |
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jacou |
Iloamys, merci beaucoup ! Je note la référence au livre que tu me conseilles, et je le lirai sûrement, parce que j'aime à entremêler ces domaines que tu nommes, les plus essentiels à mes yeux et avec lesquels j'aime à me faire mes films dans mon théâtre mental des rapprochements parfois un peu hasardeux lol ! |
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jacou |
Autant qu’une ode splendide aux plus belles cathédrales que la haute maîtrise de l’art gothique offrit à notre pays, je lis en ce poème une quête mystique de ce qui permet à l’humanité de s’élever vers le haut, de transcender sa condition de chair. La recherche qui habite et guide ton âme, dont j’ai compris qu’elle est éprise d’absolu, ainsi que ta passion inextiguible pour l’histoire sont palpables en ces vers dont j’admire une fois de plus l’expressivité. Merci beaucoup à toi, mon cher Georges, pour ce partage qui s’en va en mes favoris (et qui du coup y rejoint peut-être même sa première publication, alors que j’étais une petite nouvelle sur Icetea :-D ). Avec ma vive et constante amitié pour toi :-) |
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Matriochka |
Bonjour Jacou .. Texte Fort .. Aller des Ruines pour évoquer ces Guerres inutiles qui ont fait tant Dégâts, parler Souffrances mais l'Homme est si paradoxal : Il sait de ses Mains construire les Oeuvres les plus complexes, en faire des Joyaux qui Aujourd'hui, éblouissent Encore, attirent, interpellent et être aussi un Destructeur ignoble .. Croyance est Mot Féminin .. quelle est son Message, son Périple au Coeur de l'Homme ? sait Il voir la Femme prête à le sauver ?? Bravo !! Amitié, LyS .. |
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Lys-Clea |
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